Le Conseil de sécurité a approuvé mardi l’attribution d’un deuxième mandat à Antonio Guterres, 72 ans, pour diriger l’Onu entre 2022 et 2026, période au cours de laquelle il sera attendu sur la résolution de conflits. Secré­taire général depuis janvier 2017, l’ex-Premier ministre portugais était seul en lice. Même s’il faudra attendre le 18 juin pour avoir l’aval de l’Assemblée générale de l’Onu, les jeux sont faits : dans ce cas-ci, tout le monde sait que les diplomates du Conseil de sécurité – et plus précisément les 5 membres permanents – ont désigné le candidat vainqueur. Des cinq années du premier mandat de Antonio Guterres, le Conseil a apprécié son rôle de «médiateur, sa capacité à parler à toutes les parties». Pour autant, le secrétaire général de l’Onu n’a pas réussi à faire amorcer des sorties de crise dans plusieurs dossiers – le Yémen, la Syrie, la Libye notamment. Le Portugais est aussi critiqué pour son manque de fermeté à condamner les manquements aux droits de l’Homme lorsqu’il s’agit de pointer du doigt la Russie ou la Chine surtout.
A sa décharge, son premier mandat a été marqué par de nombreuses attaques de l’Administration Trump contre le multilatéralisme, mais aussi par la sclérose du Conseil de sécurité paralysé par des fractures entre Etats-Unis d’un côté et Chine et Russie de l’autre, et enfin de graves manques de rentrées d’argent au sein de l’Onu. Antonio Guterres a surtout réussi à ne se mettre aucun membre du P5 à dos pour pouvoir assurer sa reconduction.