Le Corps de la paix américain (The United States Peace Corps), présent au Sénégal depuis 1963 sur invitation du gouvernement, reste une agence autonome du gouvernement américain créée en 1961 par le Président John F. Kennedy. «Par le biais de volontaires américains, ce corps s’engage, avec les pays hôtes, à faire face aux défis les plus pressants de notre temps», renseigne le directeur du Centre de formation de Thiès, M. Etienne James Senghor, qui occupe ce poste depuis maintenant une quinzaine d’années. Le Quotidien s’est promené au niveau de leur centre de formation logé à Thiès.

Par Cheikh CAMARA – Ils se fondent dans la masse et font partie du décor. Depuis 60 ans, les volontaires du Corps de la paix vivent et travaillent dans les communautés sénégalaises, partageant leurs compétences et leur culture et rapportant ce qu’ils ont appris pour le partager avec les Américains. Les premiers étaient entraîneurs sportifs, professeurs d’anglais et volontaires en développement rural, ceux d’aujourd’hui, des volontaires en agriculture, environnement, développement économique, communautaire et santé. «Avec une réputation d’innovation et de résultats, le programme du Sénégal continue d’être un fleuron du Corps de la paix», se réjouit le directeur du Centre de formation de Thiès, M. Etienne James Senghor, qui est secondé dans sa tâche par le coordinateur du programme de langue, M. Mamadou Sakhir Diouf Dia. Ce dernier supervise la vingtaine de facilitateurs de langue, la coordinatrice interculturelle chargée du recrutement et de la formation des familles hôtes (familles d’accueil des stagiaires-volontaires), Mme Sall Djieneba Camara, au Corps de la paix depuis 2010, la facilitatrice de langue et cultures, Aïssatou Mbaye, l’assistante des finances, Mme Dieynabou Tafsir Thiam, entre autres. Ces derniers, surtout, initient les volontaires à la culture sénégalaise afin qu’ils puissent naviguer dans la société africaine. Aussi de se dire «fiers de notre collaboration avec les partenaires locaux comprenant des organisations gouvernementales et non gouvernementales, aussi bien des institutions locales que des individus».

Au Sénégal, où plus 4000 volontaires ont fait le service depuis 1963, environ 59 servent présentement dans 10 des 14 régions administratives.

Leurs zones d’intervention : «Bakel, Dabo, Dakar, Fatick, Foundiougne, Djilor, Fongo-limbi, Guinguinéo, Linguère, Louga, Kébémer, Kaffrine, Kaolack, Kédougou, Banda-fassi, Kolda, Koumpentoum, Koungheul, Matam, Ourossogui, Nioro, Petite-Côte, Podor, Salémata, Saraya, Sokone, Toubacouta, Tambacounda, Dialakhoto, Thiès, Velingara, Walo (Richard Toll + St-Louis).» Par rapport aux domaines d’intervention au Sénégal, le Corps de la paix intercède dans des secteurs bien définis, en collaboration avec le gouvernement sénégalais.

Lesquels secteurs sont développés en rapport avec le plan de développement national. «Ainsi, le Corps de la paix, en partenariat avec les ministères publics, programmes de développement, Ong et partenaires locaux, intervient dans plusieurs domaines», remar-que M. Etienne James Senghor.

Santé communautaire, développement économique communautaire
Le programme «Santé communautaire» vise à améliorer l’état de santé des communautés sénégalaises en renforçant leur capacité à prévenir et à traiter le paludisme, à lutter contre la malnutrition, à prévenir les maladies des enfants et des mères, et à améliorer l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Le programme «Développement économique communautaire» contribue au développement du Sénégal dans le cadre de la vision prospective déclinée dans le document Sénégal 2035 et contextualisée dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Le programme «Agriculture durable, urbaine et péri-urbaine» vise à accroître la sécurité alimentaire et met l’accent sur le développement communautaire durable. L’«Environnement» porte sur le renforcement des capacités et la promotion de la plantation d’arbres qui concourent à améliorer la production agricole, les activités génératrices de revenus et l’amélioration à l’accès aux fruits et feuilles vertes nutritives.

Le Corps de la paix américain au Sénégal dont la Directrice nationale est Mme Joanne Yeager Sallah, est un réseau international de volontaires, de membres de la communauté, de partenaires du pays-hôte et de personnel qui sont motivés par la mission de l’agence de paix et d’amitié dans le monde. Etienne James Senghor explique qu’«à l’invitation des gouvernements du monde entier, les volontaires du Corps de la paix travaillent aux côtés des membres de la communauté sur des projets prioritaires localement dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’environnement, de l’agriculture, du développement économique communautaire et du développement de la jeunesse». Et, poursuit-il, «grâce à leur service, les membres du réseau du Corps de la paix développent des compétences transférables et perfectionnent des compétences interculturelles qui les positionnent pour devenir la prochaine génération de leaders mondiaux».

Mission et buts du Corps de la Paix
Le Corps de la paix a pour mission de favoriser la paix et l’amitié entre les nations en remplissant trois objectifs : «aider les personnes des pays intéressés et des secteurs en satisfaisant leurs besoins d’ouvriers qualifiés», «aider à favoriser une meilleure connaissance de la culture américaine par les habitants des pays desservis par l’agence», «aider à favoriser une meilleure connaissance de la culture de ces habitants par le Peuple américain». Ces volontaires sont des Américains âgés de 19 à 90 ans, sans distinction aucune, notamment de race, de religion, de sexe ou de toute autre situation ou condition, avec des aptitudes différentes et variées. Ils servent pour une durée de 27 mois (y compris une période de formation) dans des communautés qui en expriment le besoin. Ils apprennent les langues locales, s’imprègnent de la culture et accompagnent leurs communautés d’accueil dans le développement de la capacité locale.
Correspondant