Après avoir lancé «Sunu Yeuf», une chaîne en wolof au Sénégal, Canal + a maillé le continent africain avec des chaînes utilisant les langues les plus parlés. Hier, c’était au tour de la chaîne Pulaagu Tv d’être lancée. La chaîne en peul rassemble 5 à 6 pays où le peul est une des principales langues. Par Mame Woury THIOUBOU –
Les peuls sont une des plus importantes communautés en Afrique. Au Sénégal, en Guinée, au Burkina Faso, Cameroun ou au Niger, ils sont une communauté dotée d’une riche culture. La langue peule est ainsi le ciment de cette communauté marquée par son attachement à ses traditions et cultures. Il en est ainsi aussi du peuple manding. A compter de ce 29 avril, le Groupe Canal plus lance deux nouvelles chaînes de télévision diffusant exclusivement des programmes en peule et en mandinkan. Le lancement de Pulaagu, qui a eu lieu hier, a été l’occasion pour Cheikh Ahmadou Bamba Sarr, le directeur de Canal plus au Sénégal, de s’appesantir sur les objectifs deux groupes en Afrique. «Le lancement de la Chaine Pulaagu s’inscrit dans la démarche de proximité de Canal+ par rapport aux abonnés du continent. On a commencé par A+, ensuite une chaîne en langue wolof au Sénégal, en lingala au Rdc, en kinyarwanda au Rwanda, en malagasy à Madagascar. Aujourd’hui, Pulaagu va intéresser un certain nombre de pays du Sénégal au Cameroun», indique M. Sarr. Le choix du peul n’est donc pas fortuit puisque cette langue est parlée dans 5 à 6 des pays dans lesquels Canal+ opère. «Numériquement, c’est une langue importante en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale», précise M. Sarr. «Véritable miroir des coutumes et traditions, de la région du Fouta ou d’ailleurs, Pulaagu promet le meilleur des séries-cultes, plus récentes et inédites, tournées dans des décors naturels du Sénégal, du Mali, de la Mauritanie et de la Guinée. Grâce au partenariat récemment conclu avec Marodi Tv, Pulaagu bénéficiera de productions inédites dont Djame & Fatoumata, une histoire d’amour passionnée, diffusée dès le 29 avril», souligne un document de présentation de la chaîne. La nouvelle chaîne promet à ses téléspectateurs d’être «un véritable miroir des coutumes et traditions de la région du Fouta et d’ailleurs». Pour ce faire, elle propose du lundi au vendredi, des séries originales et des rediffusions le week-end. «C’est extrêmement important pour nous de participer au développement de l’écosystème, à la monétisation de la chaîne de valeur de production», souligne le directeur de Canal au Sénégal qui rappelle qu’une partie des abonnés de Canal ne sont ni francophones ni wolofophone. «Ils vont être contents d’avoir du contenu dans leur langue», souligne-t-il.
Pour marquer son territoire et démarrer en force, la chaîne Pulaagu propose un certain nombre de productions. Polel, une série sur la vie de cette jeune fille issue d’une famille modeste : «Elle mène une vie simple, aide constamment sa mère dans les travaux domestiques et suit également des études en pulaar dont l’initiation a été faite par son défunt père. Comme lui, elle aime la poésie, ce qui va l’amener à découvrir un secret lié à la mort de son père», informe une brochure de présentation de la chaîne. D’autres productions comme Koudi, Fiibde sont aussi proposées sur la nouvelle chaîne. Si au démarrage Pulaagu se concentre sur les séries, Cheikh Sarr n’exclut pas d’autres genres cinématographiques comme le documentaire. «Nous sommes à l’écoute de notre marché», dit-il.
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