La société civile, présente au dialogue politique, s’est penchée hier sur les recommandations de la Mission d’audit du fichier électoral. Elle va déposer la synthèse de sa restitution à la Commission de suivi du dialogue politique dès demain (jeudi prochain) pour leur mise en application effective avant les élections locales.Par Ousmane SOW

– Près d’un mois après la publication du Rapport de la Mission d’audit du fichier électoral (Mafe2021), les plénipotentiaires de la société civile au dialogue politique ont procédé à la restitution des recommandations qui en sont issues. Lors d’un atelier organisé hier à Dakar, ils ont d’abord rappelé la principale conclusion des experts selon laquelle «le fichier électoral audité, malgré quelques légères anomalies relevées, est cohérent et fiable», même s’il reste «perfectible et nécessite la mise en œuvre des recommandations de l’audit pour les prochaines révisions des listes électorales». Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (Cosce) et la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections (Pacte) ont donc diagnostiqué les 32 recommandations et fait des observations sur chacune d’elles pour harmoniser les questions techniques, juridiques et même politiques. «Il y en a beaucoup qui ne mettent pas en cause la fiabilité du fichier électoral, mais qui améliorent le processus électoral. Et il ne faut pas confondre fichier électoral et processus électoral», précise Youssou Daou du Groupe de recherches et d’appui à la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec). Son camarade de la Pacte, Djibril Gningue, d’ajouter : «Il ne s’agit pas pour nous, la société civile, de dire que le fichier est fiable ou non parce que ce n’est pas nous qui avons fait l’audit. Ce sont des experts indépendants qui ont dit que le fichier est fiable dans l’ensemble, mais mérite des améliorations. Et ce n’est pas une position partisane.» Moundiaye Cissé, directeur exécutif de l’Ong 3D, assure que les recommandations de la Mission d’audit seront mises en application «avant les prochaines élections locales».

Dépôt de leurs propositions à la Commission du dialogue ce jeudi
Les plénipotentiaires de la société civile au dialogue politique ont souligné la nécessité pour la direction générale des Elections de «s’affranchir du joug politique de sa tutelle», en l’occurrence le ministère de l’Intérieur qui organise les élections. La mission propose d’ailleurs l’érection de la Dge en une Délégation générale pour lui permettre d’avoir «une autonomie, un champ d’action beaucoup plus libre et large, et gagner la confiance des acteurs du processus électoral dans son ensemble». Moun­diaye Cissé et Cie insistent également sur la recommandation 16 de la Mafe2021 de «dissocier l’instruction de la demande de carte d’identité Cedeao de l’instruction de la demande d’inscription sur les listes électorales» et la Recommandation 15 de «prendre une disposition permettant aux détenus non encore jugés de pouvoir s’inscrire sur les listes électorales». Et enfin, sur le parrainage, la société civile approuve cette recommandation et souhaite que sa mise en application soit effective à court terme, en attendant aussi de trouver un consensus avec la Cedeao sur la question. Les plénipotentiaires vont déposer, dès ce jeudi, la synthèse des travaux issus de leur atelier de restitution à la Commission de suivi du dialogue politique.