33% des femmes figurent dans le top management du ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, selon les résultats d’un audit genre réalisé dans ce département, à travers la Cellule genre et équité. Pour corriger cette inégalité sociale et permettre l’autonomisation des femmes, l’audit recommande, entre autres, l’augmentation des ressources humaines et financières allouées à cette unité et plus de représentativité des femmes au niveau des postes de décision.Par Khady SONKO
– Seuls 33% des postes de direction sont occupés par des femmes au ministère de l’Economie, du plan et de la coopération (Mepc). C’est ce qu’a révélé l’audit genre réalisé dans ce département, à travers la Cellule genre et équité.
«Connaissant la valeur ajoutée de la femme dans toute organisation, mon ambition est de relever de manière substantielle, le pourcentage de femmes dans les effectifs et le top management», a déclaré Amadou Hott. Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération présidait hier, l’atelier de validation politique de l’Audit genre, initié par son département, en partenariat avec Onu Femmes et le ministère en charge de la Femme, de la famille, du genre, à travers la direction pour l’Equité.
«Cette ambition pourra être matérialisée progressivement grâce à cet audit qui doit conduire à l’institutionnalisation de la problématique du genre, par l’établissement d’un plan à cet effet. Ce plan va déterminer les modalités et actions à développer pour renforcer les capacités humaines, organisationnelles et techniques du ministère sur la dimension genre», estime M. Hott.
Il exhorte Onu Femmes à continuer d’apporter son support pour la mise en œuvre du plan d’actions de son département ministériel.
Avec cet audit, un pas de plus vient d’être franchi dans le cadre de l’intégration de la problématique «genre» dans le ministère de l’Economie, du plan et de la coopération, conformément aux directives du président de la République, rappelées lors du Conseil des ministres du 3 mars 2021.
A cette occasion, le chef de l’Etat avait instruit le gouvernement d’intégrer davantage l’approche genre dans le déploiement des programmes sectoriels, pour une meilleure appropriation dans leur mise en œuvre, gage de leur réussite.
M. Hott a rappelé à cet égard, la relecture du Pap 2A pour une meilleure intégration de la sensibilité genre, ainsi que la systématisation de la Revue annuelle thématique genre (Ratg) depuis 2016, comme outil de suivi de la prise en compte du genre dans les politiques sectorielles.
Amadou Hott souhaite faire de son département, un ministère sans discrimination, où les hommes et les femmes auront les mêmes chances de participer à son rayonnement, pour l’émergence du Sénégal dans l’équité et la solidarité.
Dans cette dynamique, il a nommé des femmes au sein de son cabinet, mais également à la tête des directions stratégiques, comme l’Inspection des affaires administratives et financières, la Direction du Développement du secteur privé et la direction du Suivi et de l’évaluation de la performance des projets. Une femme, en l’occurrence Thérèse Faye Diouf, dirige l’une des trois entités sous tutelle, à savoir le Fongip.
Toutefois, la Directrice régionale de l’Onu femmes note l’insuffisance des ressources budgétaires allouées à l’intégration du genre et la satisfaction de la cellule Genre. «La Cellule genre du ministère ne dispose pas d’assez de ressources humaines et financières et le plaidoyer que la cellule genre fait, est que des ressources plus importantes soient allouées à leurs activités et à leur unité», rapporte Oulimata Sarr.
L’audit validé hier, recommande de travailler au renforcement institutionnel au niveau du ministère. L’autre recommandation est d’augmenter la représentativité des femmes au niveau des postes de décision. «Nous avons une représentativité qui n’est pas très élevée», s’indigne Mme Sarr. L’autre recommandation est d’élaborer des critères de suivi et évaluation, avec un contrôle périodique pour faire le point au ministère de l’Economie, du plan et de la coopération.
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