Le Doyen des juges d’instruction Samba Sall va auditionner Ousmane Sonko aujourd’hui dans le fond du dossier relatif aux «viols et menaces de mort». Au même moment l’opposition et des mouvements activistes appellent à 3 jours de manifestations pour la libération du leader de Pastef. C’est un lundi de fortes pressions et tensions

Le Sénégal retient son souffle. La paix sociale dépendra en partie de la décision du Doyen des juges d’instruction qui doit auditionner Ousmane Sonko aujourd’hui à 11h. Mais il y a aussi le Mouvement pour la défense de la démocratie (M2D) regroupant l’opposition et des mouvements citoyens qui a appelé samedi à 3 jours de manifestations à partir de ce lundi pour la libération de l’opposant arrivé 3ème lors de la dernière élection présidentielle. Une journée de tensions qui risque d’exacerber le climat politico-social déjà tendu.
L’arrestation du député et leader de Pastef a déclenché une vague de violences meurtrières depuis mercredi à Dakar et dans beaucoup de régions. Officiellement, au moins 5 personnes ont déjà perdu la vie dans les manifestations accompagnées de pillages et de destructions de biens appartenant à l’Etat ou à des privés. Jusqu’ici, le camp de la majorité et celui des manifestants optent pour des discours radicaux. Même si certains invitent au calme et à la sérénité. Ces heurts annoncés ont d’ailleurs occasionné la fermeture de certaines banques, des supermarchés, des certaines boutiques en ville. La décision conjointe du ministère de l’Education nationale et du ministère de la Formation professionnelle de fermer les écoles pour une semaine entre dans ce cadre.
Ousmane Sonko est poursuivi pour «viols et menaces de mort», selon les accusations de la masseuse Adji Sarr. Mais il s’est vu notifier les délits de troubles à l’ordre et d’appel à l’insurrection. Ousmane Sonko fait finalement face à 3 dossiers. Ses partisans dénoncent un «complot» orchestré par Macky Sall pour l’empêcher de se présenter à la prochaine élection présidentielle. Le député a appelé à la résistance. C’est presque toute la marche du pays qui est suspendue à son sort.