Prévue aujourd’hui, l’audition du rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards déclenche le processus de «mise à mort politique» de Ousmane Sonko, selon Pastef et ses alliés.

Dans le sillage des déclarations du leader de Pastef samedi dernier à Pikine, la coalition Jotna voit des «manœuvres» de la part de l’Assemblée nationale pour «liquider» et «museler» Ous­mane Sonko, un «adversaire encombrant». Alors que le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur l’affaire des 94 milliards du titre foncier 1451/R sera examiné aujourd’hui par l’institution parlementaire à huis clos, Pastef et ses alliés, en conférence de presse hier, ont considéré les députés de la majorité comme de «grands comédiens du vendredi soir». Adminis­trateur général de Pastef, Birame Soulèye Diop dénonce une tentative de «mise à mort de l’homme politique le plus valeureux du Sénégal».
Guy Marius Sagna a énuméré les délits que la majorité va coller à Ousmane Sonko au sortir de ses «manigances». Il s’agit, selon lui, de «la diffamation, de la diffusion de fausses nouvelles, de dénonciation calomnieuse, de recel de document administratif et d’atteinte à la sûreté de l’Etat». «Ousmane Sonko ne plai­dera ni devant cette As­semblée nationale ni devant la presse, il le fera devant le juge», a martelé Birame Soulèye Diop. En tout état de cause, la coalition Jotna qui avait soutenu la candidature de Sonko lors de la dernière Présidentielle rappelle que jusque-là, seul le député non-inscrit a porté plainte devant le procureur et devant le juge d’instruction. «Que Ma­mour Diallo porte plainte ! Sonko n’attend qu’un procès pour livrer ses preuves au juge. Jotna veut un procès et non des manœuvres politiciennes à l’image de ce que les députés de Benno bokk yaakaar sont en train de faire», dénonce M. Sagna.
La coalition Jotna appelle les Sénégalais à «barrer la route à ce complot ourdi depuis l’Assem­blée nationale, à cette instrumentalisation, devenue systématique, de la Justice à des fins de règlements de comptes strictement politiques». A titre d’exemples, Pastef et Cie rappellent les cas de Karim Wade et Khalifa Sall. «Nous allons utiliser l’ensemble des moyens admis et légitimes que la loi et les conventions signées par le Sénégal mettent entre nos mains pour combattre ce que ces gens sont en train de faire», prévient l’Administrateur général de Pastef, qui précise que le parti n’a pas donné de mot de d’ordre de manifester devant les grilles de l’Assemblée nationale. Ous­mane Sonko, lui, ne sera pas à l’Assemblée nationale parce qu’il devrait voyager, d’après Birame Soulèye Diop.