Le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres), en partenariat avec le Centre de recherches pour le développement international (Crdi), est à la recherche de solutions afin de faire face à l’augmentation alarmante des Maladies non transmissibles (Mnt) et à la malnutrition au Sénégal. Pour cela, ces chercheurs ont lancé, mardi, la mise en œuvre d’un projet dénommé «Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal».Par Justin GOMIS – 

«Agir sur les environnements alimentaires pour un accès universel à des régimes alimentaires sains au Sénégal», tel le nouveau projet que le Consortium pour la recherche économique et sociale (Cres) veut mettre en œuvre, en partenariat avec le Centre de recherches pour le développement international (Crdi). Lancé mardi, ce projet  vise à «transformer les environnements alimentaires au Sénégal». Ainsi,  des  experts de la santé, des chercheurs, des décideurs politiques et des représentants de la Société civile se sont rassemblés autour d’une réflexion collective sur les moyens de favoriser un accès universel à des régimes alimentaires sains. Car, «aujourd’hui, l’alimentation, qui nous permet de nous nourrir, n’est pas sans conséquences sur la santé de l’homme. Quelque 0, 8 milliard de personnes souffrent encore de la faim, plus de 2 milliards présentent des carences en vitamines ou minéraux essentiels et quelque 1, 9 milliard d’adultes sont touchés par l’excès pondéral ou l’obésité (Fao, 2018)», explique-t-on dans un document.
Selon les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), cette alimentation engendre aussi des Maladies non transmissibles (Mnt) qui représentent aujourd’hui la première cause de décès et d’incapacité dans le monde. Le document révèle aussi que «ces Mnt peuvent résulter de plusieurs facteurs de risques tels que le tabagisme, l’alcool, l’inactivité physique, mais l’alimentation en est la principale cause». D’ailleurs, les décès liés à ces Mnt, dit-on, «ont  progressé et ont atteint 41 millions en 2017 (Oms, 2018)».
Les pays de l’Afrique sont logés à la même enseigne. Ils sont aussi «confrontés aux nouvelles formes de malnutrition (surpoids/obésité et Mnt), alors même que les anciennes n’ont pas encore disparu (dénutrition)», a-t-on informé dans le document selon lequel «cette accumulation de fardeaux est déjà une réalité : 44% des pays pour lesquels il existe des données affichent simultanément des niveaux élevés de dénutrition et d’excès pondéral/obésité (2016).
Le Sénégal  connaît aussi  le surpoids, l’obésité et  les  maladies non transmissibles». «Elles prennent de plus en plus d’ampleur, alors que la dénutrition et les carences en micronutriments persistent avec des prévalences relativement  importantes», relèvent les acteurs. A les en croire, le nombre de décès imputables aux Mnt est passé de 34% en 2013 à 42% en 2017, soit une progression de huit points en seulement cinq années (Oms 2013). D’après les chercheurs, «les enquêtes réalisées par l’Agence nationale de la statistique et  de la démographie (2015) révèlent que 15, 8% de la population sont en surpoids et 6, 4% sont obèses. Selon l’Enquête démographique et de santé continue (Eds) réalisée en 2019, 18% des  enfants souffrent de la malnutrition chronique dont 5% sous la forme sévère, alors que 14% des enfants souffrent d’une insuffisance pondérale». Au regard de toutes ces formes de malnutrition, il urge de mener des réflexions pour apporter des solutions qui pourraient aider les populations à mieux vivre.
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