C’est un problème qu’ont tous les agriculteurs du monde : augmenter les rendements tout en évitant la dégradation de la terre. C’est ce que Mura no miraï, une Ong japonaise, compte appliquer à Mbour dans la commune de Nguéniène. Plus de 4000 personnes sont impactées par la ferme-école de Bagana. Qui prône une agriculture bio totalement autonome en hydro-énergie. Par Malick GAYE –
Comment augmenter considérablement son rendement ? C’est une question à laquelle la science a déjà répondu. Mais les effets néfastes sur la terre font craindre le pire aux agriculteurs du monde entier. Le Sénégal n’en est pas épargné. C’est un dilemme en passe d’être résolu. En effet, Mura no miraï, une Ong japonaise, a acquis assez d’expérience dans ce domaine. Et compte le mettre à profit pour les populations de Nguéniène, une commune qui se situe dans le département de Mbour. Ainsi, les agriculteurs de Ndianda, Ndiémane, Bagana Wolof, Bagana Sérère, Karamokho et Médina Fadial. A cet effet, une ferme-école a été installée dans le village de Bagana. Sur 3 ha, Mura no miraï accompagne les agriculteurs dans la gestion des ressources naturelles en mettant l’accent sur l’eau, les sols et les forêts. L’Ong prône des échanges sur les bonnes pratiques dans la gestion durable des ressources naturelles. Des techniques de lutte contre l’érosion des sols par les eaux pluviales de ruissellement, les méthodes biologiques et mécaniques y sont aussi enseignées. La rotation culturale, la jachère et l’association de cultures sont expérimentées dans la ferme-école.
Présente dans la zone depuis 2021, Mura no miraï a fait de la formation son modèle pour impacter positivement la vie des agriculteurs. «Avant votre arrivée, les formations qu’on recevait étaient orientées vers l’utilisation des produits chimiques pour accroître le rendement. On nous poussait à l’utiliser. C’est avec M. Wado qu’on a su qu’on pouvait faire une agriculture qui respecte l’environnement tout en générant du profit», a expliqué Abdou Khadre Nianga, le représentant des récipiendaires. Mura no miraï offre ainsi une formation à la demande. Les volontaires ne viennent pas avec une solution toute faite. Ils font d’abord un diagnostic pour enfin proposer deux solutions. «Ce qui nous a le plus plu dans ce projet, c’est qu’on nous propose plusieurs façons de cultiver la terre. On a tous opté pour la méthode bio car elle préserve la terre et donne des rendements satisfaisants», a ajouté Abdou Khadre Nianga hier, lors d’une visite qui a enregistré la présence de l’ambassadeur du Japon à Dakar. Une affirmation qui peut se vérifier après avoir fait le tour des 3 ha de la ferme-école. On explique qu’en moyenne, une ferme familiale sénégalaise a cette taille. C’est la raison pour laquelle celle de Bagana a été ainsi dimensionnée. Elle est totalement indépendante en hydro-énergie. Le solaire permet de produire de l’électricité et l’eau est tirée de la nappe. Ce qui rend automne la ferme. Qui a des poulaillers, des surfaces pour les cultures et des logements pour les 29 récipiendaires. La ferme sert de laboratoire. Une fois que les expériences deviennent concluantes, elles sont dupliquées dans les champs du département. Depuis 2021, la ferme-école a impacté plus de 4000 personnes.
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