Le plan d’autonomie du Maroc pour le Sahara est jugé «crédible, sincère et réaliste» par de nombreux experts, personnalités politiques, membres de la Société civile, universitaires, anciens diplomates, anciens militaires des forces onusiennes de maintien de la paix et autres. Ces derniers appellent l’Union africaine (Ua) et ses États membres à soutenir l’initiative du royaume chérifien.Par Mamadou T. DIATTA –

Le plan d’autonomie du Sahara, élaboré par le Maroc, suscite des réactions positives dans certains milieux intellectuels au Sénégal. C’est ce qui a été noté lors du séminaire organisé par l’Institut panafricain de stratégies (Ips) du Dr Cheikh Tidiane Gadio le mercredi 16 juin 2021 et portant sur le thème «Penser la question du Sahara et promouvoir des solutions innovantes». Ainsi, il ressort des travaux que «les participants au séminaire ont étudié et discuté en profondeur le plan d’autonomie élaboré par le Maroc. Ils ont en ce sens appelé à un soutien par l’Ua et ses Etats membres de cette solution déjà saluée par les Nations unies comme étant ‘’sincère, crédible et réaliste’’, dont la valeur ajoutée incon­testable est son esprit de compromis qui reste une valeur africaine fondamentale».
Examinant en détail le plan d’autonomie proposé par le Maroc, dans ses trois chapitres et 35 articles, les participants au séminaire, qui s’est aussi penché sur des questions comme le terrorisme et l’intégration économique du continent, considèrent «comme une solution équilibrée de compromis, en ce qu’elle pose les bases d’une autonomie au Sahara, à travers la mise sur pied au niveau local d’instances et institutions exécutives, législatives et judiciaires dotées de compétences propres». «Le nouveau modèle de développement des provinces du Sud a ensuite été étudié, avec une attention particulière portée à ses divers projets transformationnels ayant trait à de multiples secteurs : énergies renouvelables, infrastructures, logistique, enseignement supérieur etc. Ces projets positionnent la région comme trait d’union entre l’Afrique de l’Ouest et l’Europe et comme source de création de valeurs économiques et sociales pour les populations locales ainsi que pour le continent», souligne le document.
Le panel, composé d’une trentaine d’experts, de personnalités politiques, de membres de la société civile,  d’universitaires, de juristes, d’anciens diplomates, d’anciens militaires des forces onusiennes de maintien de la paix, d’académiciens, d’experts en sécurité, d’économistes et membres de think tanks, a aussi exprimé sa petite idée sur le sort que l’Union africaine devrait réserver à la République arabe sahraouie et démocratique (Rasd). Les participants à cette rencontre proposent ainsi de «remédier à l’anomalie que constitue la présence de la ‘’Rasd’’ au sein de l’Ua, et engager sa suspension effective pour mettre fin à la volonté, consciente ou non, d’encourager l’hyper-balkanisation du continent et de prémunir l’instance panafricaine de toute tentative d’instrumentalisation politique ou idéologique». «De brillants juristes et politologues, participants au séminaire, ont émis des avis juridiques qui méritent d’être enseignés dans les prestigieuses écoles de droit. Selon eux, le statut de ‘’membre’’ accordé à la ’’Rasd’’ est ‘’une éminente question juridique, et uniquement juridique, qui a été détournée et contournée pour imposer une décision politique, partisane, incohérente et en définitive absolument illégale’’», souligne le communiqué de l’Ips.
Considérant que la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara «est un puissant rappel que l’histoire fait des progrès en avançant et non en reculant», les participants ont également «salué l’évolution positive de la position de l’Ua et de ses pays membres. Cette évolution reflète une consolidation de la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, l’alignement croissant du continent avec la position marocaine et le désir d’un nombre grandissant de pays africains de mettre fin à l’instrumentalisation du différend qui porte un immense préjudice au progrès et au bonheur des paisibles populations du Sud du royaume».
mdiatta@lequotidien.sn