Autonomie du Saint-Louis Jazz : Mansour Faye joue à contre-sens

Mansour Faye avait 12 ans pour aider le Festival de jazz de sa ville à obtenir un budget institutionnalisé. Bien que le régime Sall se soit fait distinguer en apportant une aide conjoncturelle, il n’a jamais su placer le festival dans une situation lui garantissant son autonomie. Pourtant, c’est ce que l’ancien ministre et non moins maire de la ville souhaite que les nouvelles autorités fassent. Il plaide pour l’instauration d’un budget de 100 millions F Cfa pour sécuriser les frais d’organisation du festival.Par Malick GAYE –
Mansour Faye, le maire de Saint-Louis, n’a pas manqué l’occasion de plaider la cause du Festival de jazz. Pour la cérémonie d’ouverture de la 32ème édition, il a demandé une institutionnalisation du budget de cette rencontre. «Depuis plusieurs années, il y a un projet qui vise à doter le festival d’un budget de 100 millions F Cfa au niveau du ministère de la Culture, pour prendre en charge les frais d’organisation. C’est un chantier dont nous souhaitons la réalisation. C’est possible. J’espère que la ministre en charge de la Culture va abonder dans ce sens», a-t-il déclaré jeudi, lors de la cérémonie d’ouverture.
Pour autant, bien qu’étant maire de la ville de Saint-Louis, cet appel aux nouvelles autorités sonne faux. En effet, sur les 12 ans passés du régime de Macky Sall, Mansour Faye a joué un grand rôle dans les différents gouvernements qui se sont succédé. Pourquoi le maire de Saint-Louis n’a pas fait des pieds et des mains afin d’instaurer ce budget pour l’organisation du festival ? Tout de même, le régime de Macky Sall a soldé plusieurs fois les dettes du Saint-Louis Jazz, en plus des subventions conjoncturelles.
Initié pour combler le vide entre la basse et la haute saison touristique, le festival n’a jamais su devenir autonome, et ce, depuis 32 ans. Un projet de changement de statut a été agité depuis 5 ans. L’objectif est de passer d’association en fondation pour pouvoir capter des fonds afin de gagner une autonomie. Mais il tarde à se matérialiser. En attendant, Sunu Bicis, sponsor principal, finance une bonne partie de l’organisation. Les hôteliers, les plus grands bénéficiaires du festival, se réfugient derrière l’éternelle «relance du tourisme» pour expliquer leur refus de mettre la main à la poche.
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