La Fédération des professionnelles de l’agroalimentaire de la région de Thiès, (Fepart), appuyée par la Chambre de commerce de Thiès, a procédé mardi, au lancement officiel de ses activités. Une occasion pour les femmes transformatrices de décliner leur feuille de route.

Remobiliser les femmes de Thiès afin qu’elles puissent contribuer efficacement, au développement socioéconomique de la région. Telle est l’ambition de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Thiès (Cciath) qui a mis en place la Fédération des professionnelles de l’agroalimentaire de la région de Thiès (Fepart). Laquelle fédération regroupe quelque 5000 femmes transformatrices qui s’activent dans les départements de Thiès, Mbour et Tivaouane. Mardi, lors du lancement officiel de ladite fédération, la Secrétaire générale de la Chambre de commerce, Mme Oumy Thiam Sangaré, a soutenu que la Fepart a pour objectif de fédérer les femmes de la région de Thiès, afin de les accompagner dans le secteur agroalimentaire qui fait partie des piliers du Plan Sénégal émergent (Pse). La pertinence d’une telle approche repose, en effet, sur le constat que les femmes transformatrices et productrices de la région éprouvent d’énormes difficultés à accéder aux intrants de qualité, mais aussi à commercialiser, voire même exporter leurs produits. Mais surtout sur  le fait d’inculquer le culte du consommer local aux populations, indique la présidente de la Fepart, Ndèye Fatou Ndiaye. D’où la mise en place d’une coopérative qui va regrouper tous les membres de la Fepart. Laquelle coopérative va régler, selon Mme Ndiaye, «le caractère informel de nos activités, mais également les problèmes d’intrants,  d’emballages et de production auxquels les femmes sont confrontées». Dans la même veine, elle annonce que dans le plan stratégique de la Fepart qu’elle entend dérouler avec l’appui des partenaires au développement, il est prévu la mise en place d’au moins 50 unités de transformation réparties dans les trois départements en fonction des secteurs d’activités propres à chacune de ces dites collectivités. A savoir, la transformation des produits halieutiques à Mbour, des fruits et légumes à Tivaouane et des produits céréaliers à Thiès. A côté de ces unités de transformation, il est prévu la création de fabriques d’emballages qui devraient leur permettre un meilleur accès aux marchés tant de l’intérieur que de l’extérieur. De même que la création d’une centrale d’achat dans chacun des trois départements.

Formation en gestion financière et en bonne gouvernance
Tout un dispositif qui sera accompagné par un important programme de formation en termes de renforcement des capacités des membres en gestion financière et en bonne gouvernance. «Nous allons former les femmes sur des thématiques telles que la typologie des sols, l’accès aux intrants de qualité, la gestion et les modes de financement et les normes de production. Ce programme de formation viendra non seulement booster la production, mais aussi faciliter l’accès aux marchés internationaux». Elle conclut pour demander plus de financements pour les femmes transformatrices, afin de leur permettre de se former et de contribuer à lutter contre la féminisation de la pauvreté. Elle a sollicité également pour celles-ci, l’accès à la terre pour promouvoir leur autonomie et permettre un meilleur développement de l’économie.
Cependant, le Secrétaire général de la Cciath, Mme Oumou Thiam Sangaré, a déploré le fait que les programmes de financement ne profitent pas souvent aux vraies actrices de développement. «En atteste qu’à chaque fois que des financements arrivent au niveau de la région, la chambre de commerce est envahie par des femmes qui viennent nous demander où sont passés les fonds et dans quelles conditions ils ont été distribués. Des questions auxquelles nous ne pouvons pas répondre, parce qu’ignorant tout des tenants et aboutissants des financements en question.» Pour dire, selon elle, toute la pertinence d’une organisation faitière comme la coopérative que le Fepart va mettre en place et qui devra être un cadre de plaidoyer apte à corriger certains errements qui bloquent l’accès aux crédits. Aussi elle n’a pas manqué de féliciter la volonté affirmée de la fédération d’installer dans chaque département de la région, une centrale d’achat. Car, fait-elle savoir, c’est ce qui va permettre aux transformatrices de pouvoir déposer leur production dans un même endroit et de travailler à une certaine homogénéité dans la production locale. «Surtout quand on sait que le respect des normes de qualité et d’hygiène sont la seule voie d’accès à l’autorisation Fra pour pouvoir aller à l’exportation».
Présidant la cérémonie aux côtés du président de l’Union national des chambres de commerce, Serigne Mboup et du député Diop Sy, l’adjoint au gouverneur chargé des affaires administratives, Mbassa Sène, fera savoir qu’il est temps que «les femmes qui sont au cœur de la politique des plus hautes autorités se prennent en charge et contribuent efficacement au développement socioéconomique de cette Nation».  L’au­torité administrative de rappeler, la part importante du point de vue démographique que re­présente cette frange de la population avant de réaffirmer la disponibilité de l’ensemble des autorités de la région de Thiès pour accompagner toutes les initiatives de la Fepart.
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