Autonomisation des femmes à Vélingara : Saré Bassy vend son modèle

Par Abdoulaye KAMARA(Correspondant)
– Les membres du Groupement d’intérêt économique (Gie) Kawral du village de Saré Bassy, à l’est de la ville de Vélingara sur la Rn6, sont financièrement autonomes et travaillent moins dur qu’il y a quelques années. A l’origine, une collaboration avec l’Ong britannique United purpose et le Conseil départemental de Vélingara qui a abouti à la naissance d’un projet qui les a dotées d’un moulin à céréale et d’une presse-huile qui fonctionnent tous à l’électricité. Toutefois, comme source d’énergie, les femmes de ce village qui ne connaissent pas la couleur de la facture de Senelec utilisent l’énergie solaire. C’est que, selon Soulèye Doucouré, chef de projet, «le projet cherche à autonomiser les femmes, tout en préservant l’environnement par l’utilisation de l’énergie fossile et diminuer la pression sur la ressource ligneuse. Ces femmes avaient l’habitude de moudre les céréales à la main et faire la cuisine au bois pour toutes leurs activités domestiques et de génération de revenus. Maintenant, le groupement utilise l’énergie solaire et le gaz butane que le projet à aider à acquérir».
«Au final, nous travaillons moins dur et gagnons de l’argent puisque plusieurs villages des parages viennent se faire moudre leurs céréales ici. Nous achetons l’arachide des producteurs locaux que nous transformons en huile propre, sans aflatoxine, sans cholestérol. Notre huile est très prisée du fait de sa bonne qualité», a dit Bineta Baldé, présidente du Gie Kawral. Elle l’a dit samedi passé, à la cérémonie de réception d’une décortiqueuse d’arachide électrique mise en place par United purpose qui a obtenu l’appui financier de la Coopération allemande à travers la Giz. Ibrahima Barry, président du Conseil départemental, qui a remis symboliquement le moulin à la présidente du Gie, s’adressant au chef de projet, a déclaré : «Je suis très impressionné par l’aspect intégré du projet. C’est une unité de transformation de l’arachide et des céréales locales. Cela entre en droite ligne avec la politique de l’Etat qui consiste à créer des unités légères dans les localités qui répondent aux besoins des populations en relation avec les potentialités qui sont les leurs. Vous avez choisi la cible qu’il fallait pour lutter contre la pauvreté : la femme. Vous avez diminué la pénibilité du travail des femmes et induit un gain de temps pour s’adonner à d’autres activités comme le maraîchage et le loisir.»
S’adressant aux femmes, le président Barry a dit : «Nous invitons les bénéficiaires à gérer ce bien en bonne mère de famille. Que plusieurs années après, quand vous revenez, vous trouvez que le projet a été renforcé et qu’il a produit de la richesse pour les populations.»
Le projet tire à sa fin et auparavant il s’est évertué à faire dans le transfert de compétences, en formant les bénéficiaires à la gestion organisationnelle et financière ainsi qu’à l’entretien et à la réparation du matériel mis à disposition.
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