Autonomisation des femmes : L’Ong Tringa pointe du doigt l’absence de financement

Comment faire pour développer le Sénégal ? Cela fait plus de 6 décennies que les régimes se succèdent à la tête du pays sans réellement répondre à la question. En attendant d’y voir plus clair, la gent féminine demeure convaincue qu’il ne peut y avoir de développement sans elle. Forte de ce constat, l’Ong Tringa a lancé le Forum de la Femme. L’objectif est de permettre à cette couche de la population de jouer pleinement son rôle. C’est dans cette logique que le panel «Leadership féminin, autonomisation des femmes et développement durable» a été organisé hier. Il a regroupé des femmes leaders pour essentiellement parler des freins à leur épanouissement.
Pour Aminata Diop Samb, directrice du Fonds de développement municipal (Fodem), le principal problème est l’accès au financement. Selon elle, ce constat résulte de deux faits : la «frilosité des banques» et la non-formalisation des femmes. Pour la directrice du Fodem, il faut mettre l’accent sur la sensibilisation, car beaucoup de femmes entrepreneures pensent que la formalisation de leurs activités équivaut à payer des taxes et impôts. «Ce n’est pas le cas. Il faut déconstruire cela. Pour obtenir un financement, il faut nécessairement qu’on puisse juger l’activité.
Et beaucoup d’activités sont rentables mais elles ne sont pas formelles. C’est le principal frein. Il faut conscientiser les femmes sur ce point», a-t-elle plaidé. Une position que partage la responsable du Nano crédit à la Délégation de l’entreprenariat rapide (Der). Dr Aïda Wade donne la preuve par les chiffres. «Avec le Nano crédit, nous avons prêté 53 milliards dont 45 milliards Cfa ont été recouvrés. C’est vous dire que ça marche. Ayez l’audace d’aller chercher les financements. On ne peut parler de développement sans les femmes. Nous sommes en première ligne. Une femme fiancée, c’est tout un environnement qui en profite», a-t-elle expliqué.
Par Malick GAYE – mgaye@lequotidien.sn

