Par Cheikh CAMARA  -La deuxième phase du projet relatif à l’Initiative des maires pour l’autosuffisance en moutons (Imam) 2022-2027, a été officiellement lancée le jeudi dernier à Ngoundiane, dans la région de Thiès, sous la présidence du ministre de l’Elevage et des productions animales, Aly Saleh Diop. «Ce programme, construit sur des partenariats public-privé, permettra d’augmenter la qualité des moutons sénégalais avec une meilleure sélection, une meilleure alimentation et une bonne santé animale, de soutenir le leadership des acteurs locaux de la filière ovine, de réduire le déficit commercial lié aux importations. L’objectif à long terme, étant d’améliorer l’économie des ménages et l’autosuffisance en moutons, notamment pendant la Tabaski», a indiqué le ministre.

De 2017 à 2019, l’Association des maires du Sénégal (Ams), en collaboration avec le ministère de l’Elevage et des productions animales et l’Ong Heifer international Sénégal, avait mis en œuvre le projet de développement ovin Imam dans 24 communes en appui au Programme national d’autosuffisance en moutons (Pronam) démarré en 2015. Les résultats de la phase 1 ont été jugés satisfaisants et l’Ams a fait une autre demande auprès de l’Ong Heifer et du Mepa pour avoir une deuxième phase beaucoup plus ambitieuse avec 250 communes.

Le Sénégal reste confronté au problème d’approvisionnement en moutons, lors de la célébration de la Tabaski et d’autres fêtes religieuses. En 2018, 402 mille 438 moutons ont été importés, principalement du Mali et de la Mauritanie, ce qui représente près de 50% de la demande estimée à 917 mille 785 têtes. L’élevage étant pratiqué par 47% des ménages ruraux et 29,5% de l’ensemble des ménages sénégalais, il offre de grandes opportunités en termes de revenus, d’emplois et de renforcement de la résilience aux différents chocs et crises.
Le projet s’inscrit ainsi en droite ligne avec les priorités du gouvernement sénégalais définies dans le Plan Sénégal émergent (Pse) qui, dans le domaine des activités agro-pastorales, vise à mettre en œuvre une approche intégrée qui favorise le développement de la chaîne de valeur, soulignent les acteurs du secteur de l’élevage. Selon eux, le secteur primaire au Sénégal a contribué à hauteur de 12,9% au Produit intérieur brut (Pib) réel en 2016. L’industrie de l’élevage a contribué en moyenne à 33% de la valeur ajoutée du secteur primaire sur la période 2011-2016. L’Elevage joue un rôle majeur dans l’amélioration des revenus, de la sécurité alimentaire et de la nutrition des ménages sénégalais. En effet, près d’un tiers de ces ménages, soit 476 668 ménages, pratique cette activité. La politique du gouvernement, telle qu’énoncée dans le Plan Sénégal émergent donne la priorité à ce sous- secteur comme moteur de croissance.
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