2030, c’est la nouvelle date que le Sénégal s’est encore fixée, à travers sa nouvelle Stratégie nationale de développement de la riziculture (Sndr 2), pour atteindre son autosuffisance alimentaire en riz. Pour y arriver, il va falloir mobiliser des investissements évalués à 1371 milliards 27 millions 168 mille 234 francs Cfa dans les dix prochaines années.Par Dialigué FAYE –

Pour atteindre l’autosuffisance alimentaire en riz, le Sénégal se fixe une nouvelle échéance. A travers la nouvelle Stratégie nationale de développement de la riziculture (Sndr 2) qui a été validée hier, le gouvernement s’est fixé un nouvel objectif d’atteindre le doublement de la production à l’horizon 2030. Pour y arriver, le Sénégal devra mobiliser dans les dix prochaines années, un investissement total de 1371 milliards 27 millions 168 mille 234 francs Cfa. Des ressources devant servir à financer l’appui aux intrants, des équipements, des aménagements, des magasins de stockage, des pistes de production.
«Ce sont des leviers sur lesquels on devrait s’appuyer pour pouvoir maintenir la production de manière durable et améliorer la qualité du riz. On doit mobiliser ces investissements sur les 10 prochaines années pour pouvoir atteindre notre autosuffisance alimentaire en riz et dégager un surplus commercial», a dit Mansour Diop du Programme national d’autosuffisance alimentaire en riz (Pnar), qui présentait la Sndr 2.

Pour rappel, le Sénégal s’est fixé un objectif national d’autosuffisance d’abord en 2012, ensuite en 2017. Malheureu-sement, l’objectif national d’autosuffisance n’a pas été atteint. Les ressources prévues pour atteindre l’autosuffisance, selon Mansour Diop, devaient s’élever à 424 milliards de francs Cfa, alors que 205,5 milliards ont été mobilisés pour la période 2014-2019, soit moins de la moitié du financement prévisionnel. Mais, précise le coordonnateur du Pnar, la production de 2018 était d’1 million 132 mille 795 tonnes contre 408 mille 219 tonnes en 2008. Dr Waly Diouf de souligner : «L’autosuffisance que le Sénégal s’était fixée n’a pas été atteinte, mais l’objectif du doublement, fixé au sein de 23 pays africains soutenus par le Japon, a été atteint. Tous les pays africains qui s’étaient fixé ce doublement ne l’ont pas atteint. Le Sénégal fait partie des quatre premiers pays qui ont connu un taux de progression le plus important dans la croissance de la production du riz. Si on peut dire au niveau sous-régional que l’objectif du doublement a été atteint, c’est en grande partie grâce au Sénégal et à deux ou trois autres pays, qui ont fait monter la production du riz et qui ont tiré les autres pays africains.» Les responsables du Pnar renseignent également que les ressources mobilisées ont permis, sur la période 2014-2019, d’avoir une production de 5 millions 788 mille 385 tonnes de paddy, valorisée à 723 milliards 548 millions 124 mille 606 francs Cfa.

A ce propos, relève Dr Moussa Sow, le directeur de Cabinet du ministère de l’Agriculture, de l’équipement rural et de la souveraineté alimentaire, les importations ont été stabilisées sur une période de 10 ans, à environ 960 mille tonnes, malgré l’augmentation de la population. Les partenaires techniques et financiers souhaitent ainsi que la nouvelle Stratégie nationale de développement de la riziculture permette de réduire de façon irréversible, la dépendance du Sénégal aux importations de riz. «Le Japon est plus que jamais engagé à partager son savoir-faire avec le Sénégal dans ce domaine et à accompagner ses efforts pour l’émergence, en veillant à assurer une aide équilibrée entre le développement économique et le développement social», assure Hirose Shinichi, conseiller de l’ambassade du Japon au Sénégal. A cet effet, l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica) promet de ne ménager aucun effort pour réaliser les objectifs de la stratégie, à travers les différents projets qui sont en train d’être mis en œuvre dans la vallée du fleuve Sénégal et en Casamance.
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