Entre jeu d’alliance et non-respect des règles de la société, la suite du scénario de la série «Idoles» continue de dénoncer des problèmes de la société sénégalaise. Samedi passé, les 2 premiers épisodes de la 3ème saison ont été diffusés en avant-première au Grand Théâtre. Si la majorité des questions que la 2ème saison a laissées en suspens ont trouvé réponse, le suspense, une des marques de création de cette série, reste entier.

Ils sont nombreux à se demander si Malick, le journaliste de Westinfos dont l’article a conduit son directeur de publication et le ministre Maal en prison, va retrouver du travail. La diffusion des 2 premiers épisodes de la 3ème saison de la série Idoles samedi passé au Grand Théâtre a permis de lever un coin du voile. Entre une invitation à peine voilée pour renier ses convictions et le refus de Binta (la fille de Grand Laye, le Dirpub) de lui adresser la parole, Malick, la plume acerbe, paye les conséquences de ses actes. Il a pu décrocher un entretien d’embauche dans un autre journal de la place. Mais le problème est qu’il devra prouver, s’il veut travailler, à son patron qu’il ne refera pas la même chose qu’à Westinfos. Ce que Malick ne va pas accepter. Naturellement, s’il «ne peut pas dire la vérité à ses lecteurs, (il) ne voit pas la nécessité de faire du journalisme». C’est ainsi qu’il fera la connaissance d’une jeune dame qui lui file des infos sur un détournement de deniers au ministère de la Santé et de l’action sociale. Acceptera-t-il ce nouveau challenge ?
Quant à Grand Laye, le sulfureux directeur de publication, il passe ses journées en prison à regretter. Il ne se doute pas une seule seconde que sa famille lui a tourné le dos. Alors que sa femme s’apprête à déclencher la procédure de divorce, sa fille Binta, qui voulait se suicider à cause de la relation amoureuse entre Margot, son amie, et son père, a tout bonnement de décidé le renier. Le seul soutien qu’il a est celui de ses collègues, patrons de presse. Ces derniers, craignant pour leur sécurité, vont taire leurs divergences et mettre le gouvernement en mal avec l’opinion.
Pendant ce temps, Margot, agressée et laissée pour morte dans la 2ème saison, se réveille les mains pleines de sang. A-t-elle perdu son enfant ? Pour le moment, cette interrogation est le cadet de ses soucis. C’est l’identité de son agresseur qui la préoccupe. Elle est décidée à mener son enquête. Connu pour ses penchants alcooliques, Chérif, le fils du ministre Maal, est très malade. Il est alité dans un hôpital psychiatrique. Les médecins parlent d’un choc émotionnel qui lui a causé des troubles psychiques. Entre jeu d’alliance pour défendre des intérêts et le non-respect de règles éthiques et déontologiques, les 2 premiers épisodes de cette série mettent à nu les problèmes de la société sénégalaise sur un format technique qui s’inscrit dans ce qui se fait de plus moderne. La suite de la série Idoles a enchanté le public du Grand Théâtre.

Une promesse de soutien
Toutefois, si l’on en croit le comédien Lamine Ndiaye,  la pérennisation de la série n’est pas assurée. «Idoles défend des valeurs, mais on a besoin d’aide et d’annonceurs pour pouvoir exister», a-t-il déclaré tout en évoquant le rôle d’éducation de la série. Une déclaration qui trouve un écho favorable auprès du ministre de la Bonne gouvernance venu présider cette cérémonie. Abdoulaye Diouf Sarr a félicité l’équipe de production et a promis un accompagnement. Quant au rappeur Fou Malade, invité à se prononcer sur la série, il a mis l’accent sur l’importance du sujet traité. «Il est important de moraliser la presse pour qu’elle soit à l’abri de la corruption», a-t-il lâché. Pour clôturer cet évènement, un spectacle de musique a tenu en haleine le public. Jahman, accompagné d’une armée de danseurs, a surfé sur de la musique électro.  Avant que les autres du groupe X Press le rejoignent pour interpréter le tube Reer. Ils ont été suivis par les prestations de Pape Diouf, Dip et Maabo.
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