Deux ans après la Can U17 2023 en Algérie, qui a vu le Sénégal soulever le trophée face au Maroc, plusieurs révélations de la compétition poursuivent leur progression, entre éclats précoces, blessures et intégrations discrètes dans le monde professionnel. Détails sur l’avenir de ces pépites qui avaient crevé l’écran.Koné à ManU, Doumbia en Equipe A, Aït Boudlal en Ligue 2

Parmi les trajectoires les plus spectaculaires, celle de Ma­madou Doumbia (Mali) retient l’attention. Auteur de 4 buts à la Can U17, puis d’un triplé à la Coupe du monde U17, l’avant-centre d’1m 92 s’est rapidement imposé comme une référence. Aujourd’hui à Watford, il alterne entre les pros (18 apparitions) et les U23, et a fêté sa première cape avec les Aigles du Mali en septembre 2024, ponctuée d’un but.
Autre ascension notable, celle de Abdelhamid Aït Boudlal, ancien capitaine du Maroc, finaliste du tournoi. Prêté par Rennes à Amiens, le défenseur central s’est imposé en Ligue 2 (8 matchs). Classé par The Guardian parmi les 60 plus grands talents nés en 2006, il poursuit son développement sereinement et Walid Regragui l’a déjà convoqué en A en octobre 2024.
Un certain Sekou Koné (Mali) a rejoint Manchester United cet été contre la modique somme d’1.20 million d’euros. Sur la feuille de match des Red Devils à trois reprises, il n’a cependant encore jamais évolué en Premier League et gratte du temps de jeu avec la réserve (8 matchs de championnat). Son coéquipier, Ibrahim Diarra, qui s’est toutefois révélé plus au Mondial U17 qu’à la Can U17, a signé de son côté au Fc Barcelone.

Souleymane Alio, de la Can à la Scandinavie
Elu meilleur joueur du tournoi, Souleymane Alio (Burkina Faso) a confirmé son statut. Après une Can U17 étincelante, il a signé au Danemerk, dans le club de Nordsjælland, en provenance du New Stars Fc. Il y poursuit sa progression avec les U17, loin des projecteurs, mais avec ambition. Le meneur burkinabè symbolise cette nouvelle génération qui s’exporte métho­diquement.

Lyon parie sur les pépites sénégalaises
L’Olympique Lyonnais a flairé le bon coup en recrutant, fin 2024, deux vainqueurs sénégalais du tournoi : Fallou Fall et Pierre-Antoine Diatta Dorival. Le premier, milieu offensif formé à Dakar Sacré-Cœur, séduit par sa vista et sa qualité de passe. Engagé jusqu’en 2028, il évolue avec les U19 et espère intégrer progressivement le groupe pro.
Le second, milieu défensif solide, a déjà foulé les pelouses en National 3 (13 rencontres) avec la réserve et a été convoqué pour un stage avec les pros en février 2025. Ces signatures confirment la stratégie lyonnaise de miser sur le talent africain.

Blessures : quand le destin s’en mêle
Tous n’ont pas eu la même chance. Amara Diouf, meilleur buteur du tournoi (5 buts), a connu un départ canon : plus jeune international sénégalais A à 15 ans, face au Rwanda, il devait rejoindre Metz en 2026. Mais une rupture des ligaments croisés en juillet 2024 a brutalement ralenti sa progression. Opéré et en rééducation, et malgré les tensions entre son entourage et Génération Foot, Amara reste l’un des grands espoirs du continent.
Côté algérien, Moslim Anatouf, capitaine charismatique des U17, a également été freiné. Touché au genou début 2024, il a repris avec la réserve du Mc Alger en avril 2025, retrouvant le chemin des filets. Son retour tombe à point nommé avant les échéances africaines des U20.
Enfin, des profils comme Mohammed Hamony (Maroc), qui évolue aujourd’hui avec Gérone en Youth League après son transfert du Havre, illustrent une montée plus discrète mais continue. Il avait d’ailleurs été observé pour un potentiel transfert vers le Barça, avant de choisir l’autre club catalan.
De la lumière de la Can U17 à la réalité parfois rugueuse du football professionnel, les parcours diffèrent, mais une chose est sûre : la génération Can U17 2023 continue d’écrire sa propre histoire. Reste aux pépites de l’édition 2025 d’en faire de même.
Avec afrik-foot