C’est en février dernier que l’Office national de gestion des infrastructures sportives (Ogis) a enfin vu le jour, avec la nomination par l’ancien Président, Macky Sall, d’un nouveau Directeur général. Mais rien n’indique que cette nouvelle structure va survivre sous le nouveau régime du Président Diomaye Faye. Explications.Par Hyacinthe DIANDY – 

Le projet était dans les tiroirs depuis deux ans. En effet, c’est sous l’ère Matar Bâ que l’Office national de gestion des infrastructures sportives (Ogis) a été annoncé pour la première fois. Précisément en février 2022, juste après l’inauguration du nouveau joyau du football sénégalais qui porte désormais le nom de l’ancien président de la République Abdoulaye Wade.

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A l’issue d’un Conseil des ministres, Macky Sall, parlant de «rentabilité durable» pour nos stades, avait demandé qu’on lui propose «dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion des infrastructures».
Dans le communiqué, on pouvait lire : «Le chef de l’Etat demande, dès lors, au ministre des Finances et du budget, tutelle de la Sogip, au ministre des Sports et au ministre chargé de l’Economie, de lui proposer, dans les meilleurs délais, un modèle performant de gestion de l’infrastructure, qui assure sa maintenance adéquate et sa rentabilité durable pour l’Etat».

Finalement, c’est sous l’ère Lat Diop que l’Ogis a vu enfin le jour avec la nomination, en février dernier, en Conseil des ministres, d’un Directeur général, en l’occurrence «Monsieur Mamadou Lamine Bara Guèye, titulaire d’un Master of business administration (Mba) en qualité, hygiène, sécurité et environnement».
Mais depuis rien n’a bougé, concernant les nouvelles attributions de cette structure devant veiller à la maintenance et à la rentabilité des stades nationaux. Si en effet le décret existe, par contre les arrêtés d’application n’ont pas suivi. Il est vrai qu’entre-temps, le département des Sports a changé de patron, avec l’arrivée de Mame Mbaye Niang ; lui aussi remplacé par Mme Khady Diène Gaye.

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Justement, avec l’arrivée de Mme Gaye, première femme à diriger le sport sénégalais, rien n’indique que l’Ogis va survivre sous le nouveau régime de la «Coalition Diomaye Prési­dent». Surtout si on sait que la ministre va, en plus du sport, gérer la jeunesse et la culture.

Dame Mbodji, nouveau patron de la Sogip
Mais, c’est surtout le dernier acte posé par le pPrésident de la République, mercredi en Conseil des ministres, qui pourrait «enterrer vivant» l’Ogis. En effet, la décision de «réhabiliter» la Sogip (Société de gestion des infrastructures publiques dans les pôles urbains de Diamniadio et du Lac Rose), en nommant à sa tête Dame Mbodj, est comme une volonté du nouveau régime de «réhabiliter» une structure qui aura sous sa coupe, entre autres, le Stade Abdoulaye Wade et le Dakar Arena.

Boun Daouda Diop : «Je ne vois pas la nécessité de la création de l’Ogis»
Du coup, un Ogis sans ces deux bijoux du sport sénégalais ne serait pas viable. D’ailleurs, dans un entretien avec Le Quotidien, en mars dernier, l’ancien Directeur de la haute compétition (Dhc), Souley­mane Boun Daouda Diop, avait jeté une grosse pierre sur l’Ogis, juste après sa mise en place, en disant ne pas comprendre sa création.

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«Je demeure convaincu que le contexte actuel des infrastructures sportives du Sénégal ne nécessite point la création d’un Office national de gestion. Ma conviction se fonde sur le nombre d’infrastructures gérées par l’Etat, mais aussi la localisation de ces infrastructures. En effet, il ne faut pas perdre de vue que notre pays a opté pour une politique irréversible de décentralisation, avec 9 compétences transférées aux collectivités territoriales dont le sport, et qui leur donnent le droit de gérer les stades départementaux et communaux.

Il faut aussi tenir compte qu’actuellement, le Stade Demba Diop est entre les mains de la Fédération sénégalaise de football. Les sportifs ont été spoliés du Stade Assane Diouf et du Dojo national au profit d’autres intérêts méconnus. La Piscine Olympique est rétrocédée à la Ville de Dakar. Cette même Ville de Dakar revendique en même temps la paternité du Stade Iba Mar Diop», soutient l’ancien Dhc. Qui s’interroge : «Dès lors, pourquoi créer un Office de gestion qui n’aura une compétence que sur le Stade Abdou­laye Wade de Diamniadio, le Stade Léopold Sédar Senghor, l’Arène nationale et le Dakar Arena. Tous ces stades sont situés dans un rayon de 20 kilomètres et sont dans la région de Dakar. Ce qui ôte d’emblée à l’Office de gestion, son caractère national.»
En fait, le vrai défi à relever, c’est la rentabilité de nos stades. On peut en effet comprendre difficilement que nos deux bijoux, le Stade Abdoulaye Wade et Dakar Arena, ne puissent être rentabilisés après tout ce qu’ils ont coûté au contribuable sénégalais.

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Surtout si on sait que le Stade de Diamniadio, pour sa maintenance, engloutit chaque année plus de 800 millions Cfa, si on se fie aux propos de l’ancien Dg de la Sogip, Gallo Ba. Il y aussi Dakar Arena, qui pourrait être rentabilisé à travers des manifestations payantes, autres que sportives.
Comme quoi, Dame Mbodj a du boulot !
hdiandy@lequotidien.sn