Le Premier ministre sénégalais invite les Etats à continuer d’œuvrer pour l’élargissement de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar, à d’autres Etats africains. Ousmane Sonko présidait hier l’ouverture de la 74e réunion du Comité des ministres de l’Asecna, qui avait un seul point à l’ordre du jour : la désignation du nouveau Directeur général de l’Asecna.Par Dialigué FAYE – 

Ousmane Sonko voit l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar comme «un atout majeur pour tous les pays africains dans le domaine du transport aérien». Ainsi considère-t-il que l’agence devrait être ouverte à d’autres membres. «Nous devons tous continuer d’œuvrer pour son élargissement à d’autres Etats africains. 19 Etats, c’est déjà bien, bientôt certainement un vingtième, mais nous considérons que l’ensemble des Etats africains devraient et pourraient faire partie de l’Asecna», a plaidé le Premier ministre sénégalais, qui présidait la cérémonie d’ouverture de la 74e réunion du Comité des ministres de l’Asecna. «L’Asecna est un formidable outil de coopération créé il y a 65 ans à Saint-Louis du Sénégal. Elle est non seulement un instrument d’intégration majeur, mais surtout le bras technique des Etats pour un développement harmonieux du secteur des transports aériens. Au fil des années, la solidarité sur laquelle a été bâtie l’Asecna s’est renforcée et l’agence est devenue un centre d’excellence mondialement reconnu, certainement la plus grande agence au monde. Elle a su s’adapter à l’évolution très rapide dans le domaine de l’aviation civile et aujourd’hui, notre institution communautaire est à la pointe de la technologie dans tous les domaines», a soutenu le chef du gouvernement sénégalais. Le ministre de l’Administration territoriale et de la mobilité du Burkina Faso, président du Comité des ministres, a rappelé que «l’agence a surmonté des difficultés depuis 65 ans, a offert en exemple au reste du monde cette expérience de gestion coopérative des espaces aériens de plusieurs pays. Une spécificité reconnue par l’Organisation de l’aviation civile internationale qui en fait la promotion dans le reste du monde».
Ainsi, estime Emile Zerbo, «nos Etats ont plus que jamais besoin de l’Asecna, une institution dotée d’expertise pointue en la matière et des capacités financières nécessaires pour la réalisation d’importants investissements pour assurer la sécurité de la navigation aérienne dans notre espace». Pour le Burkinabè, «l’Asecna est un instrument de gestion précieux, d’autant plus qu’elle renforce notre volonté commune de fédérer notre continent africain pour une gestion collective d’un ciel uni et harmonisé. Une vision qui est parfaitement en phase avec la volonté affichée par l’Union africaine de faire du transport aérien un levier essentiel du développement en Afrique. C’est dans cette dynamique que s’inscrit l’opérationnalisation du marché unique de transport aérien en Afrique, avec comme objectif de libéraliser le ciel africain et ainsi favoriser la connectivité entre pays et espaces régionaux. L’Asecna est une et indivisible. C’est notre maison commune, nous devons la porter à la hauteur de nos ambitions pour une aviation performante et compétitive».
Ainsi, recommande le Premier ministre Sonko, «l’Asecna doit inspirer les Etats dans ce laborieux exercice d’unification dans la pacification de notre continent, dans tous les domaines (défense, politique, diplomatie, et surtout dans la construction d’un marché ouvert à tous les Africains, par et pour les Africains)».
En effet, explique-t-il, «les bouleversements qui se profilent dans les prochaines années dans le monde aéronautique commandent à l’Asecna une veille permanente afin de profiter davantage des opportunités qu’offrent certaines nouvelles technologies dans la navigation. L’Intelligence artificielle, l’expansion des drones, les évolutions dans le domaine des télécommunications, la nouvelle génération d’équipements de navigation installés dans les aéronefs, les projets de construction d’aéroports modernes dans la plupart des pays membres de l’agence, les menaces d’actes illicites contre les aéronefs et les installations aéroportuaires, la forte croissance du trafic aérien attendue dans les prochaines en Afrique sont autant de données à prendre en compte dans la stratégie de développement de l’Asecna».
Elle aura toutefois, selon le Pm, «besoin aujourd’hui, plus qu’hier, de cette capacité d’adaptation au regard des profondes mutations qui se profilent dans le futur».
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