Après Ousmane Pouye Faye, dans notre édition du week-end dernier, c’est une autre légende du basket sénégalais, Joseph Lopez, qui donne son avis sur le processus de nomination du futur directeur technique national, en remplacement de Tapha Gaye, démissionnaire. Par Hyacinthe DIANDY –

Très discret, il s’exprime rarement dans les médias. Mais quand la situation l’exige, il donne son avis. Joseph Lopez, c’est de lui qu’il s’agit, fait partie d’une famille de basketteurs. A l’image de sa sœur, Marie Amélie Lopez, ancienne Lionne. Du coup, quand le basket sénégalais pique sa crise et s’éloigne du parquet, ça ne laisse pas indifférente cette légende du basket sénégalais.

Réagissant, après l’autre légende, Ousmane Pouye Faye, à la nomination prochaine d’un Directeur technique national (Dtn), suite au départ de Moustapha Gaye, l’ancien joueur de la Jeanne d’Arc estime qu’il ne faut pas aller vite en besogne, au vu de la situation actuelle du basket sénégalais qui est en pleine crise, liée aux grosses difficultés qui empêchent les Lionnes (depuis 2015) et les Lions (depuis 1997) de reconquérir le titre continental.

«Pour le choix du Dtn, à mon humble avis, la Fédération ne devrait pas bâcler le processus de nomination. Il y a des préalables avant d’avancer des noms. Aujourd’hui, avec tout ce qui s’est passé en matière de mauvais résultats, la Fédération a une responsabilité et un devoir de se concerter avec les experts du basket. Le président Babacar Ndiaye dit tout le temps qu’il n’est pas un expert du basket. Donc il ne peut prendre à lui seul le soin de nommer un Dtn. Il devrait se concerter avec les autorités, les experts, les anciens joueurs, les gens qui sont dans le milieu et qui connaissent bien le basket. Après ils vont faire des propositions et mettre en place un programme et une vision.»

«L’heure est grave, c’est pourquoi on doit y aller doucement… »
Selon le double champion d’Afrique, il ne sert à rien de précipiter les choses. «L’heure est grave, c’est pourquoi on doit y aller doucement…», suggère-t-il. Avant de donner des pistes : «L’urgence c’est plus le développement du basket local. Aujourd’hui, pour qu’on soit compétitifs sur le plan international, nous devrons d’abord être compétitifs sur le plan local et mieux nous organiser à travers une bonne maîtrise du calendrier des compétitions locales. Il n’y a aucune équipe sénégalaise aujourd’hui qui pourrait représenter dignement le Sénégal à des compétitions de clubs et qui ferait une bonne prestation. Parce que le niveau de notre basket est à terre. Contrairement à ce que les gens pensent, le niveau est nul. Et la première mission du Dtn devrait être le développement de notre basket local. C’est pourquoi on doit revoir le processus de nomination en réunissant d’abord ceux qui ont une expertise. Et pourquoi pas organiser des assises du basket sénégalais.»

Joseph Lopez va plus loin en dénonçant «le système français qui ne fonctionne plus». «Presque toutes les instances du continent ont commencé à regarder de plus près ce que la France nous a légués et qui, à l’arrivée, n’est absolument bon à rien.»

Sur le profil du futur Dtn, l’ancien international parle de liberté et d’indépendance dans le travail. «Il doit être indépendant dans sa prise de décision, savoir rassembler et exécuter à la lettre le programme de développement, bien sûr en collaboration avec le Comité directeur fédéral». Paroles d’expert !
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