Le Sénégal affronte le Mali, ce samedi, en demi-finale de l’Afrobasket masculin 2025. Des retrouvailles très attendues, après la victoire (80-70) en phase de groupe des Lions qui montent en régime, après avoir sorti de fort belle manière le Sud Soudan (78-65) et le Nigeria (91-75). Consultant de Canal+, Malick Daho analyse le parcours jusque-là des hommes de Desagana Diop.Recueillis par Woury DIALLO –

 Comment analysez-vous la prestation des Lions dans cet Afrobasket 2025, au lendemain de leur qualification pour les demi-finales ?
Je constate que cette Equipe du Sénégal est montée en régime petit à petit. Je pense que la victoire en phase de poule contre le Mali a fait beaucoup de bien à cette équipe. On a l’impression que les joueurs sont en mission pour Gora Camara qui, malheureusement, s’est blessé. On sent une équipe qui est investie, qui, comme je l’ai dit, est en mission. Une équipe qui a retrouvé une solidité défensive parce que, offensivement, de toutes les façons, on sait que cette équipe du Sénégal est très forte.
On a une paire d’arrières qui, pour moi, est la meilleure du tournoi. On a un Moustapha Diop qui est mon joueur préféré parce que c’est un travailleur de l’ombre, qui fait gagner, qui défend. Le Sénégal a aussi retrouvé un secteur intérieur qui est intéressant parce que Ibou (Badji) est en train de faire du très bon travail. Son envergure, sa détente, sa capacité à contrer les ballons font que, de plus en plus, les intérieurs ont peur. Ce qui est une très bonne chose pour l’Equipe du Sénégal. Maintenant, il faut que cela continue.
Selon vous, comment aborder le match contre le Mali, un adversaire que les Lions ont déjà battu en phase de groupe ?
Lors du match de poule entre le Sénégal et le Mali, Desagana Diop (coach des Lions) a réussi un coup tactique en faisant passer son équipe en zone. Sur cette zone, les joueurs maliens se sont cassé la figure. Si on sait que ce sont des joueurs qui sont très forts en percussion, qui aiment aller défier les intérieurs. La défense de zone a ralenti le jeu de transition du Mali. Donc, c’est une tactique réussie par Desagagna Diop. Maintenant, est-ce qu’on remet une zone contre le Mali ou on repasse à une défense individuelle… Dans les duels, les pivots sénégalais n’ont rien à envier aux pivots maliens. Je parlais de Ibou Dianko (Badji) qui fait beaucoup de bien à la défense sénégalaise, mais il y a aussi les joueurs extérieurs. Boissy, par exemple, tout le monde parle de lui comme étant un formidable attaquant, mais on oublie que c’est un très gros défenseur. Il a vraiment progressé en défense. Le Sénégal peut refaire le coup tactique, mais à mon avis, les Maliens ont dû se préparer à la zone et ils aiment courir. Si on les oblige à jouer sur du jeu placé, cette équipe perd un tout petit peu ses moyens. Il faut ralentir le jeu rapide des Maliens, les obliger à jouer en attaque placée. Ce qu’ils n’aiment pas trop.
Pensez-vous que cette Equipe du Sénégal a les arguments pour aller au bout et remporter le trophée ?
Oui, le Sénégal peut aller au bout. Mais, il faut déjà battre le Mali. Ce qui ne va pas être une mince affaire. Mais je me dis que les Lions ont les moyens, surtout quand on les a vu jouer contre le Nigeria qui a été battu dans son domaine de prédilection, c’est-à-dire imposer le défi physique à l’adversaire. Ils ont répondu physiquement et les Nigérians sont rentrés dans leur coquille. Cela va être un premier défi à relever pour le Sénégal contre le Mali. En finale, peu importe l’adversaire, ça va être la même chose. Ils ont de quoi gêner les pivots adverses. Je connais un peu Brancou et Boissy. Ce sont des joueurs qui aiment se révéler dans l’adversité. Si le Sénégal passe en finale en voulant taper l’adversaire en face, c’est quelque chose qui peut les motiver et les amener à bien faire. Les deux arrières sénégalais n’ont rien à envier à n’importe quel arrière dans ce tournoi.

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