Par Woury DIALLO (Envoyé spécial à Kigali) – Consultant de Canal+, Malick Daho qui suit la Bal partout, fait le bilan de l’édition 2022 de la «Final 8», qui joue sa finale ce samedi, à la Kigali Arena. Quel bilan tirez-vous de la «Final 8» de la seconde édition de la Basketball Africa league ?

Pour moi, il n’y a pas de surprises. Les meilleures sont au rendez-vous. Si on avait Zamalek à la place de Monastir contre le Petro pour la finale, ce serait la même chose. Cela confirme tout le bien qu’on pensait de ces équipes parce que l’année dernière, l’Us Monastir a échoué de très peu et le Petro, qui joue la finale, était demi-finaliste.
Par contre, j’avoue que j’ai été déçu par le Reg du Rwanda. Je m’attendais à un peu mieux. En plus, quand je vois la façon dont ils perdent ce match en quart de final contre le Fap, il y a beaucoup de regrets et de déception. On les voyait au moins en demi-finale. Etre menés de deux points à quatre minutes et passer son temps à shooter à trois points sans que ça ne rentre, j’avoue que cela m’a un peu déçu.
Le Fap n’a pas volé sa place. Cette équipe a une grosse qualité qui est sa défense, qui lui a permis d’arriver en demi-finale. Malheureusement, cette bonne défense n’a pas été présente en demi contre le Petro, ce qui explique leur élimination. Je pense que globalement, la saison est réussie pour le Fap. Le Slac est parmi le Top 8 africain. Il y a eu beaucoup de travail de fait, mais aussi beaucoup de problèmes. La preuve, ils ont joué à 9. Ce qui n’était pas une bonne image. Mais je tiens à féliciter le coach, Zeljko Zecevic. C’est un grand bosseur. Il fait beaucoup avec le peu de moyens qu’il a et j’espère qu’ils reviendront l’année prochaine, encore plus forts. Et puis, je vais tirer un coup de chapeau à Dane Miller Jr. C’est un Américain, mais il est Guinéen de corps, âme et esprit. Il s’est adapté et est devenu le grand frère de cette équipe. Ce n’est pas la même chose quand certains Américains ou certains étrangers viennent juste pour jouer au basket, prennent leur chèque et s’en vont. Il faut aussi féliciter l’Américain de Monastir, Michael Dixon, qui a aussi épousé l’esprit de la Bal. Il y a l’équipe de Cape Town Tigers d’Afrique du Sud, qui a aussi fait ses matches. Je me dis qu’avec un peu plus d’expérience, ils auraient pu faire mieux. Ils sont à leur place. Je ne m’attendais pas à mieux que cela de leur part.

Comment voyez-vous l’affiche de la finale, entre l’Us Monastir et Petro Luanda ?
Aujourd’hui, sur le papier, on a les deux meilleurs clubs africains en basket qui vont s’affronter. Ce qui promet une très belle finale. Pour moi, c’est du 50-50. Monastir a éliminé le champion en titre après avoir été mené de 5 points à la mi-temps. Cela dégage un surplus de confiance. Quand on regarde leur deuxième mi-temps, c’est Ben Romdhane qui sonne la révolte. Une équipe qui arrive à se qualifier avec la majeure partie de son équipe qui en est à quatre fautes, c’est une bonne chose. Mohamed Mokhtar Ghayaza, par exemple, en première mi-temps, il avait déjà fait quatre fautes et ils terminent tous la partie. C’est une grosse machine qui est capable de faire déjouer n’importe quelle équipe.
En face, on a une équipe qui vit et meurt à trois points. Si l’équipe de Monastir tombe sur un Petro adroit à trois points, elle meurt. Et si Petro est maladroit à trois points, c’est Petro qui meurt. C’est comme ça que je peux résumer le match. Mais du côté de Petro, il y a les noms qu’on connait, Morais et les autres. Mais cette saison, j’ai envie de tirer mon chapeau à Childe Dundao qui, en plus d’être un très bon meneur de jeu, est un très bon défenseur. Il est devenu un joueur très fiable à trois points. Il est devenu très important pour son jeune âge. Je l’ai commenté en U16 et U18, il était d’ailleurs surclassé, pour dire à quel point il a progressé. Il a encore ce petit défaut de perdre les ballons, mais c’est un défaut dû à son jeune âge. Donc, comme je l’ai dit, ce sera du 50-50.

Selon vous, cette finale va se jouer sur quoi ?
Je pense qu’elle va se jouer sur deux aspects qui pour moi, sont capitaux. D’abord, il y a la réussite ou non des Angolais à trois points. Mais aussi, il y a l’apport des bancs de touche. Sur ce point, après je peux me tromper, mais je pense que le banc de Monastir est un peu plus fort que celui du Petro. On a vu par exemple, Souleymane Diabaté qui n’a pas mis beaucoup de points, mais qui a réussi trois ou quatre interceptions qui ont été décisives. Ce sont des choses qui aident. En sortie de banc, Mohamed Mokhtar Ghayaza peut prendre des rebonds, il peut aider sur les contres, mettre quelques paniers, Oussama Marnaoui aussi… Tous ces joueurs-là peuvent apporter quelque chose. Donc, le banc de Monastir pourrait faire la différence au cas où les deux équipes se livraient à une partie d’échec chez les titulaires.

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