Acteur du mouvement sportif, Souleymane Boun Daouda Diop salue la pertinence du discours de la ministre des Sports, lors de l’installation de la nouvelle Fédération sénégalaise de football (Fsf). Selon l’ancien directeur de la Haute compétition (Dhc), Khady Diène Gaye a délivré «une véritable lettre de mission». Détails.
«Le jeudi 25 septembre 2025 restera une date marquante dans l’histoire du sport sénégalais. En installant la nouvelle équipe de la Fédération sénégalaise de football (FSF), la ministre de la Jeunesse et des sports, Khady Diène Gaye, a posé un acte inédit : doter la Fédération d’une véritable lettre de mission, articulée autour de quatorze orientations précises.
Loin d’une simple cérémonie protocolaire, ce moment illustre la volonté de l’Etat d’assumer pleinement son rôle régalien dans la conduite des politiques sportives. En fixant un cap stratégique à une Fédération de statut privé, la tutelle rappelle que la Fsf, en tant que délégataire du pouvoir public, exerce bel et bien une mission de service public sous l’autorité de l’Etat». C’est la première lecture faite par Souleymane Boun Daouda Diop sur le discours de Khady Diène Gaye. L’ancien Dhc parle d’une première : «C’est une première dans l’histoire du football national : une équipe fédérale, fraîchement élue, reçoit, dès son installation, une feuille de route claire. Cette démarche ouvre une ère nouvelle de partenariat entre le ministère des Sports, la Fsf, les institutions de l’Etat, les collectivités territoriales, le patronat, les entreprises nationales et les partenaires techniques et financiers.»
Selon l’acteur du mouvement sportif, cinq priorités se dégagent du discours de la patronne du sport sénégalais. «1. GOUVERNANCE : moderniser les textes, renforcer la transparence et améliorer l’efficacité institutionnelle. 2. RESSOURCES FINANCIERES : diversifier les financements, créer un fonds de développement du football et garantir une répartition équitable. 3. RESSOURCES HUMAINES : professionnaliser le secteur par la formation des cadres, arbitres, dirigeants et techniciens. 4. INFRASTRUCTURES : poursuivre la construction et la mise aux normes des stades et terrains de proximité, en partenariat avec l’Etat et les collectivités. 5. COMPETITIONS D’ENVERGURE : préparer la candidature du Sénégal à la Can 2031 et positionner le pays comme une destination sportive crédible en Afrique.»
Qu’en est-il de la concrétisation ? «Pour devenir réalité, ces orientations doivent être traduites dans un Plan stratégique 2025-2029, décliné en plans d’action et budgets annuels. Ce plan doit être élaboré de manière participative, en associant l’Etat, les élus fédéraux, les acteurs du football, les collectivités et le secteur privé. Ce plan doit partir des réalités locales pour construire une vision nationale. Il doit intégrer un dispositif rigoureux de suivi-évaluation. Un tel plan, chiffré et objectivé, permettra à la Fsf de mobiliser efficacement l’Etat et les partenaires, et de répondre aux attentes de la tutelle comme de l’ensemble de la communauté footballistique, nationale et la diaspora.»
Pour Souleymane Boun Daouda Diop, «au-delà de la volonté politique, la réussite de ce projet dépendra de la capacité de la Fsf à s’appuyer sur des outils modernes de gestion. La Fédération devra recourir à une expertise technique indépendante pour accompagner la planification, la mise en œuvre et le suivi. Cet appui spécialisé sera un gage de performances et de crédibilité, dans un contexte où le football sénégalais est attendu à la fois sur les terrains et dans sa contribution au développement économique et social».
Selon lui, «l’acte posé par la ministre Khady Diène Gaye constitue une opportunité historique. La nouvelle équipe fédérale dispose désormais d’un cap clair et d’une responsabilité assumée : bâtir, avec l’Etat et les collectivités, un modèle de gouvernance sportive apte à transformer le football sénégalais en moteur de performance, de cohésion et de développement. Une feuille de route existe. Le cadre est posé. Il revient désormais à la Fsf de jouer le match… et de viser la victoire».
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