Mamadou Lamine Diallo, leader du mouvement politique «Tekki», livre sa recette pour mettre fin au débat relatif au 3e mandat qui, souvent, a été «source de tension» dans les pays où cette question est agitée. Il indique que «Tekki» a été l’une des premières organisations politiques à «combattre le 3e mandat».Par Amadou MBODJI –

Le choix de l’actuel chef de l’Etat Macky Sall de ne pas se représenter en 2024 est approuvé par Mamadou Lamine Diallo, leader du mouvement politique «Tekki». Ce dernier indique la voie à suivre pour mettre fin au syndrome que constitue le 3e man­dat. «Ce combat a toujours eu de l’importance, particulièrement pour le mouvement Tekki, qui a été parmi les premiers à le combattre (le 3e mandat). Ce fut un combat de principe. Nous n’avions jamais accepté une 3e candidature de Me Abdoulaye Wade, parce que nous considérons que dans la réforme du système que nous proposons, nous devons commencer par le président de la République qui est en haut de la chaîne. Et la solution, c’est d’introduire un système qui impose 2 mandats, maximum, au président de la République», tient à préciser le leader de «Tekki» face à la presse. «Ceci se base sur la commission cellulaire entre 92, 93 de Kéba Mbaye, du Pr Abdoul Kader Boye qui, lui-même, a affirmé que le consensus qui était sorti à cet époque était que «nul ne pouvait faire plus de deux (2) mandats…» J’étais le premier à soulever la question au sein de Benno Siggil Senegaal (…) Pour ainsi dire que nous avons toujours combattu cette question au sein de Tekki. Parce que nous avons toujours considéré que les institutions sont la base d’un pays…», fait-il remarquer.

Après sa déclaration sur le Président Macky Sall et son homologue ivoirien qui lui vaut aujourd’hui de se retrouver en prison, Birame Soulèye Diop, président du groupe parlementaire de Yewwi, bénéficie du soutien de Mamadou Lamine Diallo. Ce dernier a intercédé en sa faveur en sollicitant le pardon du Président ivoirien. «Je voudrais solennellement demander pardon au Président Alassane Ouattara au nom de l’Assemblée nationale. Au nom des députés de l’opposition, nous vous demandons pardon. Notre collègue Birame Soulèye, lui-même, a dit que ses propos ont dépassé sa pensée, et je le crois. Je veux dire ici au Président de la Côte d’Ivoire de bien vouloir lui pardonner, parce que sa place n’est pas en prison. Le président du groupe parlementaire de Yewwi est un travailleur, on regrette vraiment ce qui s’est passé», a déclaré Mamadou Lamine Diallo face à la presse.

Les pertes en vies humaines avec l’engloutissement d’une embarcation, avec la mort de 300 jeunes aux larges de l’Océan atlantique, continuent de faire des vagues. Après Ousmane Sonko, c’est au tour de Mamadou Lamine Diallo de remettre le couvercle. «Actuel­le­ment, la crainte domine chez les populations, particulièrement les familles des jeunes disparus en mer…», a réagi Mamadou Lamine Diallo.

Sur les causes de la ruée vers la mer par les jeunes pour trouver l’Eldorado au risque de leur vie à bord d’embarcations de fortune, le  leader de «Tekki» de pointer du doigt la «gestion du régime actuel, et ce, dans plusieurs secteurs dont la pêche».

Face à la presse ce jeudi, le leader de «Tekki» a aussi soutenu que «le pays risque de sombrer dans le chaos». Rappelant dans la foulée «les événements de mars 2021 et ceux du mois de juin 2023 qui ont suivi la condamnation de Sonko». M. Diallo prévient : «Il est extrêmement difficile de reconstruire un pays touché par le chaos.»

«Ils distribuent les licences de pêche n’importe comment. Récemment, ils ont introduit des bateaux chinois qu’ils ont appelé «pavillons sénégalais»… Ces derniers pêchent même le «Yaboy » (Sar­dinelle). Et depuis l’indépendance jusqu’à nos jours, on n’a jamais vu quelqu’un distribuer une licence pour la pêche aux sardinelles, principale source de protéine pour les familles rurales et semi-urbaines…», s’emporte Mamadou L. Diallo. M Diallo critique également le «système» et «son fonctionnement». «C’est un genre de tuyau qui refoule les jeunes, les femmes, en particulier. Ils ne parviennent pas à obtenir du travail, ni un financement adéquat. C’est à cause de ce système que les jeunes ne parviennent pas à trouver du travail et subvenir aux besoins de leurs familles…», a regretté le candidat déclaré à la Présidentielle de 2024.
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