L’ancien député Théodore Chérif Monteil craint une crise institutionnelle au Sénégal, après le bras de fer entre le Pouvoir exécutif et le Pouvoir législatif sur une polémique née de la Déclaration de politique générale (Dpg) du Pm Ousmane Sonko.Par Amadou MBODJI – 

Théodore Chérif Monteil n’y va pas par quatre chemins. A son avis, une crise institutionnelle guette le Sénégal. «On est en train d’entrer, de façon organisée, dans une crise institutionnelle», alerte Théo­dore Chérif Monteil dans l’Èmission «Jdd» d’I-radio, hier. C’est ainsi qu’il prédit des «lendemains sombres pour le Sénégal», en référence à ce bras de fer entre Ousmane Sonko et Cie et les députés de la majorité parlementaire (Bby), qui ont, à leur tour, décidé de d’empécher la tenue du Débat d’orientation budgétaire (Dob).
Interpellé sur le refus de Sonko de tenir sa Déclaration de politique générale devant une Assemblée qu’il ne reconnaît pas, l’ancien député suggère au Président Diomaye Faye de faire appel aux 7 «Sages» du Conseil constitutionnel.
«Il faut être très inquiet pour le Sénégal. Parce qu’on est en train d’entrer, de façon organisée, dans une crise institutionnelle qui ne dit pas son nom. Et la question qu’il faut poser, c’est quels sont les fondements de l’annulation du Débat d’orientation budg­étaire (Dob) ?», souligne l’ancien représentant du Peuple.
Le débat d’orientation budgé­taire, initialement prévu pour se tenir samedi dernier, a été annulÈ par le Bureau de l’Assemblée nationale, en présence du ministre des Finances et du budget, Cheikh Diba. C’est le président du Groupe parlementaire de Benno bokk yaakaar, Abdou Mbow, qui en a fait l’annonce. Cette décision intervient après la sortie des députés de Yewwi askan wi disant que l’audition du Premier ministre, à travers une Déclaration de politique géné­rale, ne peut pas être faite sur la base du Règlement intérieur de l’institution parlementaire.
«L’audition du Premier ministre est impossible, puisqu’elle ne figure pas dans le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale», avait affirmé M. Daffé, cité par l’Aps, estimant que les dispositions des articles 97, 98 et 99, et des chapitres 22, 23 et 24 devaient au préalable être rétablies.
Affichant une volonté de dissoudre l’Assemblée nationale, les tenants du pouvoir ont vu les députés de Benno bokk yaakaar annoncer un projet pour faire face à cette dissolution du Parlement.