L’axe routier Médina Sabakh-Diama Gadio est devenu un calvaire pour les populations, alors que cette voie est névralgique dans la circulation des personnes et des biens. Par Cheikh CAMARA – 

La route reliant Médina Sabakh à Diama Gadio, d’une longueur totale de 31 kilomètres, soit 16 km entre Médina Sabakh et Ngayène Sabakh, et 15 km entre Ngayène et Diama Gadio, occupe une place centrale dans la mobilité régionale. Elle constitue un prolongement de l’axe routier qui s’étend de Kaffrine jusqu’à Diama Gadio, et représente non seulement un raccourci essentiel vers la Gambie, mais également un corridor stratégique facilitant les échanges avec Kaffrine, Touba, Tambacounda, Kidira et, au-delà, le Mali.

Par contre, Mohamed La­mine Diouf, habitant du département de Nioro, au cours d’un point de presse tenu à Thiès, explique : «Malgré cette importance géostratégique et socio-économique, l’état de la route demeure hautement préoccupant. L’absence de goudronnage et l’ampleur des dégradations rendent son utilisation particulièrement difficile, voire impossible en période d’hivernage.» Dans ces conditions, souligne M. Diouf, de «nombreux conducteurs refusent de poursuivre jusqu’à Médina Sabakh, accentuant ainsi l’enclavement des localités concernées et la fragilisation des échanges économiques et sociaux».

Selon le membre du Cercle des cadres de la République des Valeurs/Réewum ngor, «les conséquences humaines et sociales sont particulièrement critiques. Le transport d’un malade vers Médina Sabakh peut nécessiter près de deux heures de trajet sur une distance relativement courte, ce qui aggrave les situations d’urgence sanitaire». Cet exemple, dit-il, illustre les coûts sociaux et humains considérables engendrés par l’état avancé de dégradation de cette voie.

Face à ce constat, les populations locales, rejointes par plusieurs acteurs économiques et sociaux, formulent avec insistance la revendication du goudronnage de l’axe Diama Gadio-Médina Sabakh. Cette demande, indique Mohamed Lamine Diouf, «ne saurait être considérée comme une simple doléance locale, mais bien comme une priorité nationale, au regard de l’importance de cet axe en matière de désenclavement, de dynamisation économique et d’intégration sous-régionale».

Ainsi, pense le proche du député à l’Assemblée nationale Thierno Alassane Sall, «la réhabilitation de cette route doit être envisagée comme un enjeu stratégique, à l’intersection du développement territorial, de la justice sociale et de la coopération transfrontalière. L’inaction prolongée risquerait de transformer une infrastructure potentiellement intégratrice en un facteur aggravant d’exclusion et de marginalisation des populations locales».

M. Lamine Diouf souhaite qu’en définitive, la route Diama Gadio-Ngayène Sabakh-Mé­dina Sabakh, aujourd’hui perçue comme une «route de l’oubli», soit impérativement requalifiée en «route de l’espoir», par «une action publique volontariste et rapide, répondant aux attentes légitimes des citoyens et aux impératifs de développement national».
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