Babacar Gaye sur la réconciliation Wade-Macky : «Il y a des non-dits derrière cette poignée de main»

Macky Sall et Abdoulaye Wade se retrouvent quelques semaines après la dernière fronde qui a secoué le Pds. Invité du «Jury du dimanche» de IRadio hier, Babacar Gaye considère que «derrière cette poignée de main, derrière ce compagnonnage jusqu’au domicile du Président Abdoulaye Wade, il y a quand même des non-dits». L’ex porte-parole du Pds dit toutefois ignorer ce que les deux hommes se sont dit devant le khalife général des Mourides, Serigne Mountakha Mbacké. Mais pour lui, «il y a aussi quelque chose qui lui semble être un secret pour l’instant». Poursuivant, il se met dans les habits d’un analyste politique pour décortiquer ce qui se cacherait derrière ce que certains ont qualifié de «réconciliation». «L’un et l’autre vont profiter à fond justement de cette occasion qui leur avait été offerte par le marabout : Macky, peut-être, pour mieux asseoir son régime, le stabiliser, créer les conditions d’une convergence de vues avec son ‘’opposition’’. Et le Président Abdoulaye Wade aussi revenir au-devant de la scène politique en tentant de trouver des solutions aux problèmes qui le concernent. Parce qu’en réalité, à l’heure actuelle, la préoccupation majeure du Président Abdoulaye Wade, c’est l’avenir judiciaire de Karim Wade et, certainement, de son avenir politique», estime M. Gaye, membre de ce courant dénommé And suxxali sopi.
Babacar Gaye de poursuivre : «S’il y a un contentieux (entre Wade et Macky), c’est juste parce qu’il y a eu l’affaire Karim Wade. Le Sénégal a d’autres affaires tout aussi importantes. C’est pourquoi il faut se féliciter que l’un et l’autre aient compris qu’il était temps de s’arrêter, de se parler, ensuite de faire des concessions les uns et les autres pour que, peut-être, un grand rassemblement puisse se réaliser. Quand je parle de rassemblement, ça ne veut pas dire Pds et Apr ensemble pour gouverner. Mais se rassembler autour des questions majeures du pays. L’affaire Karim Wade n’est pas la cause. C’est juste pour moi un point de la cause. C’est le Sénégal qui doit compter plus que la solution qu’il faut apporter au cas Karim Wade.»
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