Babacar Guèye, Professeur à l’Ucad : «MACKY POURRAIT SE REPRESENTER POUR UN 3ème MANDAT» – Il précise : «J’ai voulu alerter pour éviter les équivoques»
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Dans la nomenclature actuelle de la Constitution, Macky Sall peut juridiquement se présenter en 2024 pour un éventuel 3ème mandat. C’est l’avis du Pr Babacar Guèye dont la sortie a créé une vive polémique sur la toile hier.
Un 3ème mandat pour Macky Sall en 2024 ? «Juridiquement, c’est possible», d’après le Professeur de droit constitutionnel, Babacar Guèye. Selon celui qui faisait partie des théoriciens du non à un 3ème mandat pour Me Abdoulaye Wade en 2012, les réformes adoptées lors du référendum de mars 2016 ont «oublié» des dispositions transitoires précisant clairement que le mandat de 7 ans en cours est le premier du Président Sall. «Quelque chose a été oublié lorsqu’on a rédigé la Constitution. On a dû oublier de prévoir des dispositions transitoires qu’il fallait ajouter pour prévoir que le mandat en cours, celui de 2012-2019 du Président Macky Sall, fait partie du décompte des deux mandats que le Président peut avoir. Le mandat en cours, si nous appliquons la Constitution à la lettre, on peut considérer qu’il ne fait pas partie du décompte. Ce qui fait que le Président Sall, en 2024, peut briguer un mandat comme l’avait fait le Président Wade», a-t-il exposé hier au cours de l’émission «Grand jury» de la Rfm.
«Une révision constitutionnelle peut clore le débat»
Pour le constitutionnaliste, figure de la Société civile, «il fallait dire clairement dans la Constitution que le mandat actuel fait partie du décompte. C’est une question de succession de lois dans le temps. Pas question de deux Constitutions différentes». Une sortie qui a installé une vive polémique dans les réseaux, avec une volée de bois vert des internautes à l’universitaire se rappelant certainement de l’épisode Wade avec la fameuse 3ème candidature en 2012. D’ailleurs, le Pr Babacar Guèye s’est empressé de préciser que cette «anomalie» peut être corrigée aujourd’hui : «Il n’est pas trop tard pour rectifier la donne puisqu’une révision constitutionnelle peut être opérée pour définitivement clore le débat.»