Le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité demeure fixé à 2,5% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal, à 4,5% au sein de l’Union monétaire ouest-africaine, selon la Bceao.

Le Comité de politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu hier sa 3e réunion ordinaire au titre de l’année 2018. Après avoir examiné la situation monétaire de l’Union, le Cpm a encore décidé de maintenir «le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2,5% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4,5%». Par ailleurs, déclare Toussaint Damoh, directeur de la Conjoncture économique et des analyses monétaires de la Bceao, qui a lu le communiqué final de cette rencontre, «le coefficient de réserves obligatoires applicables aux banques de l’Union demeure fixé à 3%».
Cette décision de la Bceao résulte de l’embellie de la situation au sein de l’Union. A preuve, souligne M. Damoh, «le comité a observé une croissance de 9,2% de la masse monétaire, en glissement annuel, au deuxième trimestre 2018, reflétant une consolidation des actifs extérieurs net évalués à 23,9% et une progression des créances intérieures de 7,4%. Il a globalement noté une détente des taux du marché monétaire durant le deuxième trimestre 2018. Le taux d’intérêt moyen trimestriel du marché monétaire est ressorti à 3,77% contre 4,5% le trimestre précédent».
Quid du taux d’inflation ? Le directeur de la Conjoncture économique et des analyses monétaires indique que cet indicateur, «en glissement annuel, est ressorti à 0,7% au deuxième trimestre 2018, après 0,9% au trimestre précédent. Cette décélération est essentiellement imputable à la composante «Alimen­tation», en liaison avec un approvisionnement satisfaisant des marchés en produits céréaliers et en tubercules. A l’horizon de vingt-quatre mois, le taux d’inflation, en glissement an­nuel, est projeté à 1,4%, en phase avec l’objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque centrale».
S’agissant de l’activité économique au sein de l’Union, le Cpm assure qu’elle reste «vigoureuse au deuxième trimestre 2018. La progression du Produit intérieur brut réel (Pib), soutenue principalement par la demande intérieure, est ressortie à 6,5%, en glissement annuel, au même niveau que le trimestre précédent.
Le comité a aussi, constaté que le déficit budgétaire, base engagement, dons compris, est attendu en 2018 à 3,8% du Pib selon les données des services officiels, contre 4,2% en 2017, pour un objectif communautaire de 3% à l’horizon 2019. Dans ces conditions, le Cpm recommande aux Etats d’accélérer la mise en œuvre des mesures visant le respect de la norme communautaire.
A ce propos, étaye le gouverneur de la Bceao, «les normes communautaires ont fixé le déficit budgétaire à 3% avec une date d’entrée en vigueur qui est 2019, c’est-à-dire à partir de 2019, les Etats devront se conformer à cette norme communautaire». Pour M. Tiémoko Meyliet Koné, les Etats sont en train de faire des efforts, surtout au niveau de l’accélération et la mobilisation des ressources internes, notamment les ressources fiscales et aussi la rationalisation des dépenses qui vont permettre aux Etats d’aller progressivement à l’atteinte de cette norme communautaire et nous espérons que cela va être fait… «C’est possible, et les dispositions sont prises, peut-être pas par la Banque centrale, mais en liaison avec la commission de l’Uemoa qui suit cette question de façon particulière avec les Etats et qui leur permettra de mettre en place toutes les mesures envisagées…», a précisé hier le gouverneur en marge de la réunion.
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