Le bureau du Conseil des gouverneurs du groupe de la Banque africaine de développement a autorisé une «revue indépendante» du rapport du comité d’éthique des Conseils d’administration qui avait blanchi le président de la Bad, Akin­wu­mi Adesina, des accusations portées à son encontre par un groupe de lanceurs d’alertes.

L’affaire des lanceurs d’alertes contre le président de la Banque africaine de développement (Bad) n’a pas encore connu son épilogue. Suite à sa réunion d’avant-hier jeudi, le bureau du Conseil des gouverneurs de l’institution financière a autorisé une enquête afin de passer au peigne fin le rapport du comité d’éthique des Conseils d’administration qui avait blanchi Akin­wu­mi Adesina des accusations portées à son encontre par un groupe de fonctionnaires de la banque.
«Dans le but de réconcilier les différents points de vue de chaque gouverneur dans la résolution de cette affaire, le bureau convient d’autoriser une revue indépendante du rapport du comité d’éthique des Conseils d’administration concernant les allégations examinées par le Comité d’éthique et les éléments fournis par le président du groupe de la Banque dans l’intérêt d’une procédure en bonne et due forme», déclarent la présidente du conseil des gouverneurs, Mme Kaba Nialé, ministre du Plan et du développement de Côte d’Ivoire, et ses collègues dans un communiqué. Les gouverneurs de préciser : «La revue indépendante devra être menée par une personne neutre, intègre, de haut calibre ayant une expérience incontestable et une réputation internationale avérée, dans un délai de deux à quatre semaines maximum, en tenant compte du calendrier électoral du groupe de la Banque.» Ils informent aussi que leur «bureau a convenu qu’au cours d’une période de 3 à 6 mois et à la suite de la revue indépendante du rapport du Comité d’éthique, un examen complet de la mise en œuvre de la politique de dénonciation d’abus et de traitement des griefs de la Banque devra être effectué, en vue de garantir que la politique est correctement appliquée et de la réviser, le cas échéant, pour éviter à l’avenir des situations de cette nature».
En avril 2020, les lanceurs d’alertes avaient accusé le président de la Bad de «comportement contraire à l’éthique, enrichissement personnel, obstacle à l’efficacité, favoritisme… Des accusations que le président Adesina a réfutées en bloc et qu’il a qualifiées d’allégations fallacieuses et sans fondement».