Pour la mise en place d’une agropole dans quatre régions du Centre du pays, la Bad a approuvé le 26 octobre 2022, un prêt de 63,6 millions d’euros au Sénégal.

La Banque africaine de développement (Bad) a approuvé le 26 octobre 2022, un prêt de 63,6 millions d’euros au Sénégal, pour financer la mise en œuvre du projet de zone de transformation agro-industrielle du Centre, dénommé Agropole-centre.

Le projet, qui sera mis en œuvre par le ministère du Développement industriel et des petites et moyennes industries, va couvrir les régions centre de Kaolack, Kaffrine, Fatick et Diourbel. «Sa réalisation va contribuer à accroître les exportations agricoles et réduire par conséquent les importations de denrées alimentaires, ainsi que l’insécurité alimentaire en milieu rural», rapporte un communiqué.

«Après l’Agropole-sud, approuvée en 2019, nous finançons à présent celle de la région du Centre du pays, qui couvre un important bassin agricole», a déclaré Marie-Laure Akin Olugbade, Directrice générale de la Bad pour l’Afrique de l’Ouest.

Au cours de sa mise en œuvre, informe le communiqué, le projet va appuyer la mise en place d’un fonds de développement des chaînes de valeur agro-industrielles en faveur des organisations de producteurs et des Pme/Pmi. «Il sera sensible au genre et ciblera prioritairement les activités situées en amont et en aval de la production pour accroître l’inclusion financière des acteurs des chaînes de valeur.»

Par ailleurs, indique la même source, le module central d’une superficie de 80 ha sera viabilisé pour servir de hub répondant aux normes internationales, au conditionnement et stockage des produits agricoles, à la production d’énergie, etc. «Il sera complété par un réseau de modules régionaux (30 hectares à Fatick, 15 ha à Kaffrine et 15 ha à Diourbel) qui permettront ainsi une bonne intégration horizontale et verticale des filières ciblées», note le document, selon lequel les producteurs agricoles vont aussi bénéficier de semences de prébase, d’un bon accès aux connaissances et ressources (y compris non-financières et financières), ainsi que d’une mise à disposition de technologies performantes et climato-résilientes.

Attentes du projet
A l’issue de la première phase du projet (2023-2027), il est attendu la transformation d’au moins 400 mille tonnes d’arachide, 100 mille tonnes de céréales et 50 mille tonnes de sel. S’y ajoutent la création et consolidation de 129 mille 500 emplois directs et 208 mille 800 emplois indirects (dont environ 52% pour les femmes). Sont également attendus plus de 67,74 millions d’euros d’investissements privés à travers 37 projets dans les filières agro-industrielles clés. Ce qui devrait permettre de générer au moins 23,17 millions d’euros de recettes fiscales pour l’Etat sénégalais.

Le projet va cibler les exploitants agricoles et le secteur privé (petites et moyennes entreprises et industries incluses), susceptibles d’investir notamment dans la transformation des produits agricoles et la fourniture de services. «Plus de 80 mille ménages, soit près de 460 mille personnes (50% de femmes et 60% de jeunes), vont bénéficier du projet qui devrait entraîner une augmentation de leurs revenus annuels d’environ 30%. Le chômage et le sous-emploi seront réduits et la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations rurales renforcée. Au moins, 1,2 million (51% femmes et 50% jeunes) de personnes vont bénéficier indirectement des retombées du projet», rapporte le communiqué.