Baie Hann – Avancement des travaux : Le bout du tunnel pour la dépollution en vue

De Petit Mbao au Port autonome de Dakar, les chantiers de la Baie de Hann transforment le quotidien des riverains. En visite de suivi, l’Ong Eve/Tropis a constaté une avancée fulgurante des réseaux de pompage et de traitement. Alors que les travaux touchent au but, l’enjeu se déplace vers les populations : comment les leaders d’opinion et les groupements de femmes se mobilisent pour accompagner cette révolution environnementale.
Par Abdou Latif Mohamed MANSARAY – Le projet titanesque de dépollution de la Baie de Hann entre dans une phase décisive. Une délégation de l’Ong Eve/Tropis, menée par son Secrétaire exécutif Abdou Diouf et accompagnée d’experts de l’Onas, s’est rendue sur le terrain pour évaluer l’état d’avancement des différents lots de ce programme stratégique pour l’Etat du Sénégal. Lancé en 2020, le projet de dépollution de la Baie de Hann est désormais une réalité visible dans les quartiers de la banlieue dakaroise. Cette visite de «suivi communautaire» avait pour objectif de mesurer le chemin parcouru et de maintenir le fil du dialogue avec les populations locales. «Il s’agissait pour nous de faire le point précis sur l’état d’avancement des différents lots qui composent ce projet, dans le cadre de la mission de communication que nous menons pour le compte de l’Onas», a expliqué Abdou Diouf, chef de file du groupement Eve/Tropis.
Le projet se divise en sept lots distincts, couvrant l’ensemble de la chaîne d’assainissement, de la collecte au traitement. Le constat global est positif, avec des taux d’exécution atteignant parfois plus de 90% : réalisation de sept stations de pompage et du collecteur principal, achevée à plus de 90%. La Station de traitement des eaux usées (Step) de Petit Mbao affiche également un taux d’avancement de 90%. Il faut noter qu’un réseau de 15 km est en cours d’installation pour connecter plus d’une centaine d’industriels. Les tuyaux sont déjà enterrés et les raccordements se poursuivent. Ces chantiers concernent l’assèchement du canal 6, la création de 30 km de réseaux secondaires pour les ménages et l’assainissement du Port autonome de Dakar. Seul le Lot 3, consacré à la réalisation de l’émissaire en mer (conduite permettant de rejeter les eaux traitées au large), n’a pas encore démarré.
Au-delà de l’aspect technique, la réussite du projet repose sur l’adhésion des habitants. Abdou Diouf a insisté sur la nécessité d’impliquer les acteurs locaux comme les délégués de quartier, les responsables d’associations et les groupements de femmes. «Nous avons identifié des leaders d’opinion pour créer un pont entre les populations, l’Onas, les entreprises et les bureaux d’étude», souligne-t-il. Des séances d’information et de sensibilisation sont prévues pour répondre aux préoccupations légitimes des riverains et expliquer les bénéfices à long terme d’un environnement dépollué. Cette démarche inclusive vise à transformer ce grand chantier infrastructurel en une réussite sociale et environnementale partagée par tous les Sénégalais.
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