Avec la pandémie du Covid-19, les agents de transfert d’argent au Sénégal ont été confrontés à «une baisse de la demande et à une pénurie en liquidité, et n’ont pas encore retrouvé un niveau d’activité comparable à celui enregistré en 2019», selon les résultats de l’étude présentés par MicroSave consulting (Msc), en partenariat avec la Mastercard Foundation.

Les agents de transfert d’argent au Sénégal n’ont pas été épargnés par le Covid-19. Avec la pandémie, ces acteurs ont été confrontés à «une baisse de la demande et à une pénurie en liquidité, et n’ont pas encore retrouvé un niveau d’activité comparable à celui enregistré en 2019.
La hausse des tarifs du transport, ajoutée aux mesures de distanciation sociale, a accentué et compliqué la gestion de la liquidité».
C’est du moins ce qui ressort des résultats de l’étude sur les répercussions du Covid-19 présentés par MicroSave consulting (Msc), en partenariat avec la Mastercard Foundation. L’étude relève que «les agents de transfert d’argent ont pris en charge les coûts inhérents aux mesures sanitaires (mas­ques, produits désinfectants) malgré la baisse de leurs revenus, avec peu ou pas de soutien de la part de leurs gestionnaires de réseau. Beaucoup d’entre eux se sont adaptés à la situation en réduisant leurs horaires d’ouverture et les heures de travail de leur personnel. Ils ont également limité les montants d’opérations et privilégié les produits digitaux mis en place par certains partenaires».
Aussi renseigne-t-elle, «la pandémie du Covid-19 a démontré l’existence d’un potentiel considérable d’expansion et d’optimisation du vaste réseau d’agents de transfert d’argent du Sénégal pour parvenir à l’inclusion financière et combler la fracture numérique».
A ce propos, une série de recommandations a été formulée pour améliorer et optimiser l’organisation des réseaux d’agents.
«Les acteurs de commerce électronique, les compagnies d’assurance et autres entreprises qui souhaitent se développer, peuvent améliorer la capacité de leurs agents à générer plus de transactions par client en diversifiant leur offre de services, élargissant ainsi le rôle essentiel des agents de transfert d’argent mobile. La diminution de la fréquentation dans les grands bureaux gouvernementaux du fait de l’offre de services par le biais de canaux numériques réduirait également le risque de propagation du virus tout en diversifiant les flux de revenus des agents», suggère-t-on.
Comme le Covid-19 stimule le développement du commerce électronique, les auteurs de l’étude estiment par ailleurs, que «les agents de transfert d’argent mobile peuvent également exploiter cette opportunité commerciale et se transformer en points de collecte ou en canaux de distribution pour les entreprises de commerce électronique ou de logistique. Par exemple, les plateformes de commerce électronique pourraient offrir à leurs acheteurs la possibilité de récupérer leurs commandes chez un agent. Les agents pourraient prendre des commandes en vente libre pour aider à accroître les ventes. Cela permettrait d’accélérer l’adoption des paiements électroniques non seulement au Sénégal, mais dans toute la zone de l’Uemoa».
L’étude a noté «qu’avec un nombre important de points d’accès, le gouvernement et le secteur privé pourraient considérer les agents de transfert d’argent comme un moyen de continuité des activités pour continuer à offrir des services».
Le rapport fait état de 54 mille 638 agents actifs de transfert d’argent au Sénégal.