Une production annuelle qui chute de près de la moitié en quelques années, la pêche continentale, activité qui s’exerce sur les fleuves, lacs, rivières et autres cours d’eau, semble sombrer. «La production tourne autour de 13 mille tonnes, mais ces dernières années, avec les aléas climatiques et les changements liés à l’effet des barrages d’eau et autres, la production a chuté aux environs de 8 000, 7 000 tonnes», a indiqué lundi Diène Ndiaye, directeur de la Pêche continentale. «Ça fait 27 mille acteurs directs dans le secteur, que ce soit des pêcheurs, mareyeurs et micro mareyeurs», a-t-il mentionné pour relever l’importance du secteur qu’il veut faire pleinement jouer son rôle dans l’attente des objectifs du  Plan d’actions prioritaires ajusté et accéléré (Pap 2 A). C’est justement pour donner une nouvelle trajectoire au secteur que le ministère de la Pêche et de l’économie maritime a organisé lundi un atelier de validation du plan stratégique.
«C’est un secteur attractif, porteur d’emplois, de richesses, également important pour la souveraineté alimentaire, mais qui reste confronté à un problème de pilotage. C’est pour cela que nous voulons d’abord régler le cadrage stratégique, ensuite celui juridique, parce que les textes sont relativement obsolètes. Donc il faut les adapter au contexte actuel», a ébauché le directeur de la Pêche continentale. «L’objectif est de se pencher sur le projet plan stratégique de développement de la pêche continentale. Nous voulons relancer ce secteur, lui donner ses actes de noblesse», a ainsi poursuivi M. Ndiaye. Pour le secrétaire général du ministère de la Pêche et de l’économie maritime qui a représenté Alioune Ndoye à la rencontre, les défis sont nombreux pour l’activité fragilisée par la surpêche, la pêche illicite, les changements climatiques, la dégradation des côtes et des berges… «En dépit de nombreuses potentialités, la pêche continentale reste con­frontée à des défis majeurs liés notamment au déficit d’investissements structurants, l’organisation et la participation effective des acteurs et la gouvernance du secteur», a encore fait savoir Mactar Diallo. «La dernière évaluation des ressources halieutiques continentales date d’il y a presque 40 ans», a-t-il donné en exemple pour édifier sur la gouvernance de l’activité régie par une loi datant de 1963 ; d‘où la nécessité d’un nouveau toilettage des textes. «Le plan stratégique 2021-2025 pour la pêche continentale a identifié 3 axes prioritaires», a ainsi décliné M Diallo, évoquant l’amélioration de la gouvernance et du cadre juridique, la gestion durable des ressources et enfin l’axe relatif à la sécurité alimentaire – création d’emplois et de richesses. «Il s’agira de mener les actions nécessaires et l’approbation du nouveau Code de la pêche continentale et de son décret d’application», a-t-il explicité pour le 1er axe, en inscrivant au chapitre du 3ème le développement de chaînes de valeurs autour de coopératives de producteurs et mareyeurs. Il est question pour l’axe 2 de renforcer les mécanismes de gestion et d’aménagement des cours d’eau pour préserver la ressource.