Après l’inauguration de son nouveau poste de santé l’année dernière, le village de Aroundou, situé à Bakel, a été doté dimanche dernier d’une ambulance médicalisée, fruit de la coopération entre la Croix-Rouge sénégalaise et celle italienne. A la cérémonie de réception, le chef de village a demandé à l’Etat, l’intégration de l’infirmier-chef de poste dans la fonction publique.

Situé entre les frontières entre la Mauritanie et le Mali, le village de Aroundou, niché dans la commune de Ballou dans le département de Bakel, est trop enclavé. Son accès surtout en période hivernale relève d’un parcours du combattant surtout pour les malades. Depuis des décennies, les cas d’urgence sont évacués au district de Bakel à presque 40 kilomètres par des véhicules de transport en commun ou par pirogue. C’est dans ces circonstances que plusieurs morts ont été enregistrés en cours d’évacuation.
Aujourd’hui, cette page sombre de l’histoire de ce village est enfin tournée grâce à la Croix-Rouge sénégalaise. Elle a doté le patelin d’une ambulance médicalisée acquise auprès de la Croix-Rouge italienne grâce à un partenariat. Dimanche dernier, la réception a été fêtée à la hauteur du geste en présence des partenaires sénégalais et italiens. Dans son discours, le sous-préfet de l’arrondissement de Moudéry a exhorté les responsables sanitaires du village à une bonne utilisation avec un entretien régulier et permanent. Mansour Diallo déclare : «Une ambulance est une ambulance. Elle n’est pas un véhicule ordinaire. Elle ne peut pas être conduite par n’importe quel chauffeur. La meil­leure manière de dire merci aux partenaires, c’est de faire une gestion efficace et durable de ce bijou-là.»
L’année dernière, un nouveau poste de santé a été construit à hauteur de 99 millions de francs Cfa, grâce aux fils du pays établis à l’étranger et au comité de santé. Mais aujourd’hui, le plateau technique souffre d’un manque criard de matériels. «On a des locaux mais on a un problème de matériels. Lors de l’inauguration, on avait exprimé des vœux. Jusqu’à présent, ça n’a pas été satisfait. Nous prions l’Etat de nous aider en équipement et en personnel», sollicite Diabé Djiméra, infirmier chef de poste. Après avoir remercié les bienfaiteurs au nom du chef de village, El Hadji Bakary Oumar Bathily, l’adjoint au maire, Boubacar Bathily, a demandé aux autorités étatiques à intégrer l’infirmier-chef de poste dans la fonction publique. Autre doléance, il a réclamé la construction de pistes de production dans la zone pour faciliter les déplacements.
Dans un autre volet, le président du Comité départemental de la Croix-Rouge sénégalaise, Elbo Diallo, a insisté surtout sur la formation des jeunes pour assurer les premiers soins aux victimes en cas d’accident et autres. Il constate : «Si ce que nous avons reçu est peu, c’est parce que nous avons certainement peu donné à la Croix-Rouge. Il y a certains comités qui, à chaque décembre, donnent 20 mille, 40 mille, 50 mille cartes et aujourd’hui, ils n’ont pas obtenu une ambulance. Malheureu­sement pour Bakel, nous n’arrivons pas à vendre mille cartes dans le département et c’est vraiment difficile.» Le maire Cheikhna Camara présent à la cérémonie promet d’apporter des réponses par rapport à la formation des jeunes pour les secours.
msakine@lequotidien.sn