De 3 397 milliards de francs Cfa en fin 2016, le total des crédits accordés par les banques sénégalaises à la clientèle est passé à 4 027 milliards de francs Cfa en fin 2017. Soit, selon le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Ahmadou Aminou Lô, une progression de 630 milliards de francs Cfa sur une année.

Il n’y a pas de difficultés financières au Sénégal. La situation financière se bonifie, a tenu à rassurer hier le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), Ahmadou Aminou Lô, à l’issue de leur rencontre trimestrielle avec les directeurs généraux des banques et établissements financiers du Sénégal. Qui évoque par exemple la contribution des banques au financement de l’économie nationale entre 2016 et 2017. Le régulateur explique que le total des crédits octroyés par les banques en fin 2016 a été estimé à 3 397 milliards de francs Cfa. Alors qu’en fin 2017, le cumul des crédits bancaires accordés à la clientèle est passé à 4 027 milliards de francs Cfa. «Donc, les banques ont continué à faire du crédit à leur clientèle avec une augmentation de l’ordre de 630 milliards sur une année. Et si nous regardons ce que le système bancaire a prêté aux Etats à la fin décembre 2017, le système bancaire local détient des titres pour, à peu près, 1 300 milliards sur l’ensemble des Etats de l’Union. A peu près, le même chiffre qu’en 2016», indique le banquier. Il précise : «En 2010, on était à 1 700 milliards de crédits dédiés à la clientèle. Aujourd’hui, on l’a multiplié  par presque 3 en l’espace de 7 ans.»
La direction nationale de la Bceao et l’Apbefs se réunissent tous les trimestres afin d’examiner la situation bancaire au Sénégal ainsi que des réformes du secteur.
Sur ce dernier point, les banquiers se sont penchés sur la mise en œuvre de la nouvelle réglementation prudentielle Bale 2/Bale 3 ainsi que le plan comptable bancaire révisé effectifs depuis le 1er janvier 2018. A ce propos, indique le directeur national, «toutes les banques du Sénégal ont pu procéder, à fin janvier, au basculement de leur système d’information pour procéder aux déclarations de leur situation comptable sur la base des nouvelles règles. Donc, ça a été un succès. Les banques nous ont aussi rassurés par rapport aux déclarations de leur ratio prudentiel sur la base des nouvelles règles».
En matière de transparence financière, les banques sont désormais assujetties à une obligation de communication plus rapprochée et plus compréhensive de leur situation financière. Et si l’on en croit le président de l’Association des professionnels de banques et établissements financiers du Sénégal (Apbefs), Mamadou Bocar Sy, par ailleurs directeur général de la Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), ils n’ont pas de difficultés pour pouvoir nous hisser à ces standards.

Fonds de garantie et de dépôt de l’Uemoa
Le Conseil des ministres de l’Union monétaire ouest-africaine (Umoa) a autorisé la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) à créer un Fonds de garantie des dépôts dans les Etats membres de l’Union. Ce fonds a pour objectifs, entre autres, de «protéger les petits déposants contre la perte de leur épargne en cas de cessation de paiement d’un établissement de crédit ou d’un Sfd». Sur ce point, précise le directeur national de la Bceao, «on va désormais indemniser les déposants à concurrence d’un certain montant. Ce qui va renforcer la confiance des déposants à l’égard du système bancaire. C’était un dispositif qui manquait dans notre arsenal juridique».
L’espace Uemoa sera par ailleurs doté d’un dispositif de soutien au financement des Petites et moyennes entreprises (Pme) et des Petites et moyennes industries (Pmi). Ce dispositif devrait «apporter une réponse à la problématique de l’accès des Pme/Pmi au financement bancaire à travers les incitations offertes par la Bceao aux établissements de crédit et une meilleure organisation de l’accompagnement de ces entreprises».
dialigue@lequotidien.sn
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