Une bataille rangée entre supporters des deux quartiers riverains de Bargny Guedj lors des navétanes 2017 avait abouti à des dégâts matériels importants et une mort d’homme. Une vingtaine de jeunes avaient été arrêtés et croupissent jusqu’à présent en prison en attendant leur jugement. Les notables desdits quartiers, Ndiaga Samb et Ndiandia en l’occurrence, ont déploré la lenteur dans le traitement du dossier et ont pointé un doigt accusateur en direction des autorités locales qui n’ont rien fait pour tenter de décanter la situation. «Bargny nous a abandonnés à notre propre sort. C’est notre perception de la situation que nous endurons dignement depuis bientôt neuf mois», a fait savoir samedi Alioune Pouye, délégué du quartier Ndiaga Samb. «C’est à peu près 80 mille francs par semaine que nous collectons pour prendre en charge ces jeunes qui sont en prison», a-t-il poursuivi pour relever l’incidence financière consécutive à cette incarcération. «Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Nous regrettons que nos jeunes aient réagi sur le vif, mais nous pensons que le dossier doit être traité au plus vite», a indiqué Moussa Ciss, un notable du quartier Ndiandia. Ces derniers se sont exprimés lors de la réception d’une délégation de trois associations locales qui organisaient une randonnée pour sensibiliser sur la violence occasionnée par les navétanes. «Nous comptons beaucoup de jeunes qui croupissent en prison et qui ne sont pas encore jugés. Nous voulons que les autorités judiciaires s’occupent du dossier (…) Nous marquons notre solidarité aux familles des victimes», a fait savoir Idrissa Ba, un des organisateurs de la randonnée pédestre. «L’année dernière, à pareille période, des violences meurtrières se sont déroulées ici. Nous sommes indignés face à cette situation que nous déplorons», a poursuivi M. Ba. «Si c’était à refaire, c’est sûr que ces jeunes n’allaient pas commettre ces actes», s’est-il convaincu, appelant les autorités à réagir sur le dossier qui perdure. «Bargny sunu Bargny», Rassemblement des étudiants de Bargny et Association pour le développement de Bargny Guedj sont les entités ayant initié la randonnée qui a fait plusieurs quartiers de la ville. Outre le plaidoyer pour l’avancement du dossier des jeunes incarcérés, ces associations ont sensibilisé sur les violences en période de navétanes. Un combat pour un Bargny sans violence qu’elles ont promis de poursuivre jusqu’à la réouverture des activités de navétanes. A noter que pour cette saison, il n’y a pas de navétanes à Bargny où les compétitions ont été suspendues depuis les événements tragiques de la saison dernière.
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