#Bargny Réclamation de leurs compensations : Les impactés du port minéralier reprennent les manifestations
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Le Collectif Saam linuu moom reprend les manifestations ! Les membres de ce collectif, qui regroupe les impactés du projet du port minéralier et vraquier de Bargny Sendou, sont sortis de leur hibernation due au Covid-19 pour fustiger l’inertie de l’Etat. Dépossédés depuis quatre ans des terres, ils sont toujours dans l’attente des indemnisations promises par le Gouvernement. Ils avaient organisé plusieurs manifestations avant le Covid-19 pour crier leur exaspération sans avoir gain de cause. «Ce qu’on attendait de l’Etat, c’est le respect de la loi sur l’expropriation pour cause d’utilité publique. Nous avons effectué des démarches auprès des autorités publiques. Des procès-verbaux de conciliation ont été signés à la Préfecture mais jusqu’à présent il n’y a rien de concret», s’est désolé Issa Guèye, coordonnateur du collectif à l’occasion de l’Assemblée générale tenue sur le site. «Après toutes nos démarches à la Préfecture avec la signature des Pv de conciliation et la promesse en pleine campagne électorale, rien n’est fait pour notre indemnisation», a déploré dans la dynamique Aby Diop, une des impactés. Le Président Macky Sall, lors de son passage à Rufisque pour les besoins de la campagne électorale pour la Présidentielle de 2019, avait promis le décaissement imminent de la compensation. «Le chef de l’Etat lui-même s’est prononcé quatre fois sur le dossier et avait promis que les gens allaient entrer dans leurs fonds dès le mois de février 2019», a dès lors rappelé le coordonnateur, annonçant dans la lancée une série de manifestations pour se faire rétablir dans leurs droits. «On a prévu une série de manifestations avec des marches les 3 et 10 avril. Nous comptons maintenir le rythme de ces marches», a-t-il décliné. Selon lui, le démarrage des travaux du port sans une compensation au préalable pour les impactés est un signe de mauvaise volonté de l’Etat dans ce dossier pour lequel ils comptent se battre jusqu’au bout. «Il n’est pas question de céder nos champs sans compensations (…) Nous ne reculerons d’un iota quitte à y laisser nos vies», a tonné Mamadou Ndoye, autre membre du collectif, appelant les populations à se tenir prêtes pour les manifestations à venir. Notable à Miname, El Hadj Maguette Cissé espère un dénouement sans heurts du problème. Il a, à ce propos, exhorté le président de la République à diligenter le dossier non sans rappeler les promesses sans effet de 2019. «Le chef de l’Etat Macky Sall nous avait promis que les impactés seraient indemnisés avant la fin du mois de février. Une promesse qu’il n’a pas respectée depuis bientôt deux ans. Il a réitéré cette volonté en Conseil des ministres. S’il s’avère que ses ministres ne sont pas disposés à suivre ses instructions, il n’a qu’à prendre le dossier en main», a-t-il prodigué. C’est en 2017 que 483 exploitants agricoles et 270 propriétaires terriens avaient été déguerpis au profit du projet de construction du port. Jusqu’à ce jour les impactés sont ballottés de promesses en promesses alors que les travaux du port sont en train d’avancer sur le lieu qui leur permettait de gagner leur vie. «La logique voudrait qu’avant d’entamer ces grands travaux on indemnise les impactés», a soutenu le coordonnateur, appelant les populations à «être debout pour ce combat».