Même si la centrale à charbon n’est pas en activité ces derniers temps, les importants de stocks de charbon à l’intérieur inquiètent des activistes regroupés autour du Réseau des associations pour la défense de l’environnement (Rapen). Prenant prétexte de la Journée mondiale de l’environnement sur le thème «La restauration des écosystèmes», ces activistes ont tenu un rassemblement sur le site des femmes transformatrices de produits halieutiques de Khelcom, jouxtant la centrale à charbon, pour réitérer leur farouche opposition au projet. «Il y a 80 mille tonnes de charbon qui sont là, mises en tas à même le sol, sans les mesures élémentaires pour pouvoir respecter l’environnement. Il devait y avoir des chapes pour qu’il n’y ait pas infiltration vers la nappe phréatique. On parle de la préservation des écosystèmes, mais il faut savoir que toute la nappe phréatique au niveau de Bargny est polluée par cette centrale», a dénoncé Daouda Guèye, porte-parole du jour. «Il y a ici un taux d’hydrocarbure qui a dépassé les 400 milligrammes. C’est plus de sept fois la norme», a-t-il poursuivi, disant fonder ce chiffre sur des mesures effectuées par le laboratoire de l’Ifan. «Les émissions de poussières fines dans certaines zones ont dépassé 4 fois les normes sénégalaises. C’est dire que Bargny est en train de souffrir d’une pollution atmosphérique extrêmement dangereuse», a encore indiqué M. Guèye, exhortant le chef de l’Etat à respecter ses engagements au niveau international. «Nous appelons le président de la République à respecter les engagements qu’il avait pris lors de la Cop 26. Il a dit qu’il a renoncé au charbon et jusqu’à présent ce n’est pas le cas parce que la Sococim, les Ciments du Sahel, Dangote utilisent du charbon», a-t-il fait savoir. Par rapport à la transition au gaz annoncée pour la centrale de Bargny, ces activistes ont opposé leur refus, soutenant que même si les effets vont être moindres, ils vont persister. «On ne peut pas implanter une centrale au cœur d’habitations et des activités économiques», a-t-il dit, assurant que l’infrastructure doit purement et simplement être démantelée. Les membres du Rapen ont aussi fait état de leur inquiétude quant au projet de sidérurgie en gestation dans leur terroir. «On veut nous mettre une sidérurgie. La sidérurgie utilise 5 000 m3 d’eau par jour, mais faut dire que ce sont 5 000 m3 d’eaux polluées qui vont impacter les écosystèmes», a sombrement peint M. Guèye pour la localité très éprouvée sur le plan environnemental.
Par A. B. NDIAYE – abndiaye@lequotidien.sn