Le Cadre de concertation sur le barrage d’Affiniam recommande le débouchage de l’embouchure du marigot de Bignona, afin de permettre à l’ouvrage de jouer pleinement son rôle.Par Khady SONKO – 

Le Cadre de concertation sur le barrage d’Affiniam suggère le débouchage de l’embouchure du marigot de Bignona, située entre 200 et 300m de l’ouvrage, afin de permettre aux marées hautes et basses de jouer pleinement leur rôle dans l’écosystème biophysique.

Ce cadre souhaite l’érection d’un pont sur l’embouchure du marigot pour faciliter la circulation des personnes et des biens, et demande une contre-expertise scientifique et technique sur l’ouvrage dans la perspective d’adapter les réalisations de barrages hydro-agricoles aux réalités du milieu.

L’accompagnement des communes riveraines dans la mise en place de plans d’assainissement et de reforestation adaptés à la réhabilitation du marigot, ainsi que la réadaptation de l’aménagement des vallées en fonction de la réhabilitation du marigot de Bignona sont également recommandés dans un mémorandum remis au Préfet de Bignona.

Ledit document concerne les chefs de villages riverains du marigot de Bignona.
Pour rappel, le barrage d’Affiniam avait pour mission, entre autres, de dessaler progressivement les terres protégées, de maîtriser les eaux de ruissellement du bassin versant pour l’alimentation en eau des terres rizicoles, d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Il s’agissait d’augmenter le revenu du monde rural et de freiner l’exode rural.
«Pour atteindre ces résultats, la réalisation du barrage devait être accompagné de la réalisation d’aménagements secondaires, de périmètres maraîchers, de bassins piscicoles, de forages, etc.», rappelle le cadre de concertation du barrage en question.

A ce jour, ce barrage anti-sel a été réhabilité. Il est fonctionnel. Les statistiques de la direction du barrage révèlent une présence de 2 à 3 grammes de sel par litre en amont du barrage contre 60 grammes par litre en aval. En clair, l’ouvrage joue pleinement son rôle consistant à empêcher la remontée de la langue salée, d’après le directeur. «Sans la présence de cet ouvrage, tous les bas-fonds (superficies rizicultivables) seraient submergés deux fois par la marée haute, avec comme conséquence un dépôt de sel et une augmentation de la salinité», mentionne le mémorandum.

Aussi, l’ouvrage permet de relier les deux rives du marigot.
Cependant, des populations bénéficiaires estiment que «le barrage d’Affiniam est le principal responsable du bouleversement sans précèdent de l’environnement biophysique» dont la première victime est le marigot de Bignona qui constituait pour ses riverains une source à la fois d’alimentation et de revenu.
ksonko@lequotidien.sn