Résidant à Douala, l’ancien portier volant des Lions Indomptables sera présent le 25 mars au stade Japoma pour le match Cameroun-Algérie. Avant ce grand rendez-vous, Joseph- Antoine Bell, joint hier sur son téléphone par le site algérien Competition.dz, pense qu’il ne faut pas enterrer l’Algérie. Morceaux choisis.Dans moins de 10 jours, l’Algérie et le Cameroun se rencontreront une première fois (match aller) à Douala, votre sentiment avant cette chaude explication entre les deux sélections ?

Dans cette confrontation, les deux sélections partent à chances égales. Maintenant, ça va dépendre des exploitations des deux entraîneurs à savoir, Rigo­bert Song et Djamel Bel­ma­di.
Mais l’Algérie reste sur une Can ratée, contrairement au Cameroun qui a fini 3e dans ce tournoi…
Franchement, je pense que l’Algérie a eu largement le temps pour se soigner. Après une Can catastrophique, elle est touchée, mais détrompez-vous, elle peut se relever lors de ces barrages. Pour le Came­roun, je pense aussi qu’il y a un sentiment d’insatisfaction malgré la 3e place dans cette Can.

Pourquoi ?
Le fait que l’on ait limogé l’entraîneur (Antonio Concei­çao), ça veut dire quoi ? C’est pour cela que j’ai dit que les deux équipes partent à chances égales dans ces barrages. L’as­pect psychologique sera déterminant, c’est le haut niveau qui l’exige. Si les têtes sont bien, tout reste possible.

Etiez-vous d’accord pour le changement d’entraîneur et la désignation de Rigobert Song ?
Je ne suis qu’un observateur, celui qui est au poste (le président de la Fécafoot Samuel Etoo) peut justifier cette décision. Sincèrement, je ne sais pas quels sont les arguments à opérer ce changement à la barre technique.

Honnêtement, la décision de domicilier la rencontre aller au stade Japoma de Douala n’est pas fortuite, n’est-ce pas ?
Il faut que nos amis algériens sachent que le Cameroun a reçu la Côte d’Ivoire au stade Japo­ma pour le dernier match du groupe (phase éliminatoire). Si les Algériens ne se sentent pas bien à Japoma, pourquoi se poser des questions quand on sait que vous avez de grands stades à Alger et à Oran. Pourquoi, nous les Came­rounais, on ne conteste pas la domiciliation du match retour à Blida ?
Avant ces barrages, on constate que chaque camp garde secrètement son plan de bataille…
C’est normal, aucun des deux entraîneurs ne va dévoiler son plan de bataille. Vladimir Poutine n’a-t-il pas maintes fois déclaré que la Russie ne va pas attaquer l’Ukraine, pourtant il l’a fait ! Ce qui est certain, que ce soit l’Algérie ou le Cameroun, toutes les deux sélections rêvent d’aller à la Coupe du monde 2022. Pour ça, il n’y a pas de secret (rires).

Selon vous, quelles seront les clés de cette double confrontation ?
Nous sommes au courant que les Algériens ont tourné la page. Chez vous, tout le monde fait bloc derrière Belmadi et les joueurs, cela peut faire la différence. Les Camerounais auront tort de penser qu’ils vont affronter l’Algérie qui a joué la dernière Can. Cette dernière affichera un visage totalement différent.

Vous avez été assez critique envers l’Algérie après son élimination à la Can, avec du recul, votre analyse a-t-elle changé ?
D’abord, je précise que Belmadi est mon petit frère, je le respecte beaucoup et je sais très bien que lui aussi me respecte bien. Sur le coup, il a fait le coup du Marseillais (rire). Toutefois, on ne peut pas lui enlever le mérite de tout ce qu’il a fait pour la sélection algérienne. Le destin aura voulu qu’il retourne à Douala pour aller en Coupe du monde. Je lui ai reproché ses déclarations à propos du stade, la ville ou les conditions de séjour, pas plus. Les Algériens se sont trompés d’approche avant la Can. L’Egypte a bien éliminé la Côte d’Ivoire sur le même stade Japoma avant d’aller en finale.