Le cumul de Moustapha Gaye, en tant que Dtn et sélectionneur des Lionnes, refait débat. En reconduisant le même schéma, la fédération semble faire de Tapha Gaye un technicien «incontournable et indispensable» du basket sénégalais. Pourtant, ce ne sont pas les compétences qui manquent…
Le dossier du cumul du Directeur technique national, Moustapha Gaye, refait surface. Alors que la Fédération sénégalaise de basket avait promis de prendre une décision définitive sur ce dossier, au lendemain de l’échec des Lionnes à l’Afrobasket de Yaoundé avec une décevante quatrième place, on semble reprendre les mêmes pratiques, pour une nouvelle aventure.
Face à la presse jeudi, le Dtn a annoncé un stage pour juin prochain, à Dakar, avec 17 jeunes joueuses évoluant à l’étranger. Confirmant ainsi son maintien sur le banc des Lionnes.
«Je remercie le président (Me Babacar Ndiaye) qui me permet de continuer à travailler et à préparer une équipe compétitive pour 2023», a-t-il confié en marge de la signature d’un partenariat avec la Lonase. Avant de tenter de rassurer : «Je suis un soldat et je vais foncer dans cet objectif. Il est temps de continuer ce rajeunissement, qui sera salutaire les années à venir.»
Au lendemain de l’échec des Lionnes, le président de la Fédération sénégalaise de basket n’avait pas souhaité trancher le débat. En guise de réponse, c’est du «ni oui ni non» qui a été servi à la famille de la balle orange.
Six mois après le «temps de réflexion», avancé à l’époque par le patron du basket sénégalais qui a laissé Tapha Gaye gérer ses «deux casquettes», rien n’a visiblement changé sous les tropiques.
Confirmer Tapha Gaye chez les Lionnes et chercher un autre Dtn
En guise de rappel, les textes régissant les fonctions de Directeur technique national interdisent toute forme de cumul. Le décret présidentiel portant création des Directions techniques nationales et fixant les modalités de fonctionnement, est assez clair en son article 9 qui dit : «Le Directeur technique national ne peut être ni entraîneur ni pratiquant…» Avant d’ajouter : «…sauf dérogation exceptionnelle accordée par le ministre des Sports.» Mieux encore, le terme «dérogation exceptionnelle» a son importance dans ce cas précis de cumul qui concerne Tapha Gaye. En clair, la situation de cumul doit être provisoire. Mais apparemment, ce «provisoire» continue de durer.
Donner la chance à Khady Diop, Mborika Fall, Astou Ndiaye…et autres
Au finish, pour ne pas continuer à indisposer la famille de la balle orange très gênée par cette situation de cumul, la fédération doit : soit confirmer Tapha Gaye comme coach des Lionnes et chercher un autre Dtn. Soit trouver un nouveau coach pour les filles en confirmant l’ancien entraîneur de l’As Ville de Dakar au poste de Dtn.
Car on voit mal Tapha Gaye, qui veut le beurre et l’argent du beurre, préparer une équipe durant une année et la laisser à un autre technicien local ou étranger pour l’Afrobasket 2023. Et d’ailleurs, l’argument de l’absence d’entraîneurs formés est balayé d’un revers de la main par de nombreux techniciens et observateurs.
En fait, tout est lié à la volonté de l’instance fédérale qui, suite à sa volonté d’écarter toute piste étrangère, doit donner la chance à d’autres prétendants au niveau local, qui peuvent apprendre et s’aguerrir dans la durée. On pense à Parfait Adjivon qui est assez outillé, et aussi à d’anciennes Lionnes, comme Khady Diop, Mborika Fall, Astou Ndiaye… qui ont un certain vécu et ont beaucoup travaillé dans l’ombre.
Dénicher les compétences «cachées» !
Sur ce chapitre, Me Babacar Ndiaye et son équipe ont largement le temps de trancher définitivement le débat, pour ne pas être contraints à demander à une nouvelle «dérogation» qui pourrait polluer l’ambiance dans la Tanière à l’approche de l’Afrobasket féminin 2023. Comme cela a été le cas au lendemain du double échec de Kigali et de Yaoundé, où le cumul de Tapha Gaye a été le «fil rouge» de l’actualité. Indisposant même certains fédéraux et aussi l’opinion, qui ont mal digéré le fait que le Dtn lâche sur place son équipe, en plein regroupement pour aller au Rwanda.
La balle reste dans le camp des Fédéraux et du ministère des Sports, qui doivent savoir que nul n’est indispensable au sein de ce basket sénégalais qui regorge de compétences «cachées».