A cinq mois des éliminatoires de la Coupe du monde de basket féminin, c’est le flou total sur le profil du futur sélectionneur des Lionnes. On ne sait pas si la Fédération sénégalaise de basket va continuer avec Otis Hughley Jr ou confier les rênes à un autre technicien. Cependant, il y a trois prétendants au poste, à savoir Alberto Antuña Leal, Sidy Sall et Cheikh Sarr. Qui sera l’heureux élu ?

Nommé en juillet 2024, le technicien américain Otis Hughley Jr avait pour objectif de reconquérir le titre africain à Abidjan. Mais le Sénégal a fini au pied du podium, après avoir perdu la finale du bronze face au Sud Soudan, coaché par Alberto Antuña Leal, un ancien de la «maison».
Le tournoi de préqualification à la Coupe du monde d’août 2024 avait suscité de l’espoir. Les Lionnes avaient fini 2èmes derrière la Hongrie. En phase de groupe, elles avaient battu la Hongrie, les Philippines et le Brésil. La bande à Yacine Diop sortait le Rwanda en demi-finale.

Otis mérite-t-il une seconde chance ?
L’Etat et la Fédération avaient mis tous les moyens autour de l’équipe. Toutes les demandes du coach ont été respectées à la lettre. Selon des sources, il n’a pas été assez ferme dans la gestion de son effectif. Otis Hughley Jr s’est parfois comporté comme un «papy» avec ses «petites-filles». Cette souplesse aurait été utilisée par certaines joueuses pour lever le pied durant la préparation. Cela s’est fait sentir dans les matchs à haute intensité.

On ne doute pas de ses qualités d’entraîneur. Car il a déjà fait ses preuves avec le Nigeria en gagnant deux Afrobasket. Il doit juste revoir ses méthodes et être plus ferme. Il a commencé un travail en ouvrant la Tanière aux jeunes, d’où ses 7 «bleues» à Abidjan. La Fédération pourrait opter pour la stabilité en le prolongeant. Toutefois, on s’interroge sur sa disponibilité au mois de mars.

Alberto, une revanche à prendre
Alberto Antuña Leal est amoureux du Sénégal. Son départ après le tournoi de qualification olympique d’Anvers a renforcé son attachement. Il a une revanche à prendre et veut surtout marquer son empreinte. L’Espagnol n’a pas encore perdu contre le Sénégal. Sur le banc de l’Ouganda, il bat le Sénégal en phase de groupe de l’Afrobasket 2023. Deux ans plus tard, il prive les Lionnes de bronze en tant que sélectionneur du Sud Soudan.

Alberto a été emporté par les lobbies voulant juste faciliter l’arrivée de Otis, longtemps premier choix de la Fsbb. Le technicien espagnol aurait réaffirmé son désir de coacher les Lionnes pour les éliminatoires de la Coupe du monde qui se tiendront du 11 au 17 mars 2026 à San Juan (Porto Rico). La Fédération voudrait-elle retenter le coup ? Cette fois, il ne serait pas juste de faire un tournoi et de s’en aller, mais de bâtir un groupe pour l’Afro­basket 2027. Alberto a montré ses qualités managériales avec l’Ouganda et le Sud Soudan.

Sidy Sall, jeune aux dents longues
Il a eu la chance de travailler avec Alberto Antuña Leal et Otis Hughley Jr sur le banc des Lionnes. Sidy Sall est même, selon certaines indiscrétions, le concepteur du training camp des Lionnes. L’ancien pensionnaire de Seed Academy a gagné en expérience au cours des dernières campagnes avec l’Equipe nationale. En plus, il est en contact permanent avec les joueuses et suit de près leur progression, même en dehors de la sélection.

Dans un entretien accordé au magazine Jolof’Basket, il dévoilait ses ambitions : «Je suis prêt à prendre les rênes de cette équipe. Mon objectif a été toujours de gagner l’Afro­basket avec les Lionnes et redorer le blason de notre basket. C’est pourquoi j’ai fait ce circuit. J’ai fait toutes les étapes de la formation pour devenir entraîneur. J’ai été coach assistant puis titulaire (Ndlr : Il a entraîné l’Us Rail, Nba Academy, Mbour Bc. Sidy Sall est coach assistant en Ncaa avec les Mount St Mary’s Mountaineers). Je suis en mesure de diriger cette équipe.»
Seul parmi les 4 techniciens à n’avoir pas encore coaché les Lionnes, Sidy Sall pourrait s’appuyer sur ses dernières expériences. Il a une carte à jouer pour avoir été au cœur du processus depuis presque 2 ans. La Fédération ne perd rien en lui confiant l’équipe, car la qualification au Mondial semble être compliquée au regard du groupe des Lionnes avec les Etats-Unis (qualifiés), l’Espagne, l’Italie, le Porto Rico et la Nouvelle-Zélande. Le Sénégal vise une des trois places restantes. Les éliminatoires pourraient être un test majeur afin de convaincre les sceptiques de son potentiel.

Cheikh Sarr, le sérieux prétendant
C’est le seul parmi les prétendants au poste à avoir conduit les Lionnes en 8ème de finale de Coupe du monde (2018) et en finale d’Afrobasket (2019). Cheikh Sarr n’est plus à présenter au grand public. On a vu tout le travail accompli au Rwanda dans le développement de la discipline, même si les deux derniers Afrobasket n’ont pas donné les résultats escomptés, avec des éliminations au premier tour. Mais cela n’enlève en rien sa connaissance du jeu. Il connaît la Tanière et les rouages de la Fédération.

Cheikh Sarr bénéficierait d’un soutien de taille au sein du ministère des Sports, où certains cadres voudraient le voir reprendre l’équipe. «Je reste ouvert. Si le Sénégal a besoin de moi, je répondrai présent», confiait-il à Fan Zone après son départ du Rwanda. Selon nos sources, la Fédération n’écarte pas l’idée de lui confier pour la 2ème fois les rênes de l’équipe. L’ancien coach de l’Ugb coche toutes les cases et se présente comme un sérieux prétendant au poste.
En tout cas, il ne reste pas beaucoup de temps pour choisir un sélectionneur capable de mettre sur pied un groupe compétitif pour San Juan, qui serait un objectif intermédiaire en direction de l’Afrobasket 2027.
Avec jolofsport.com