BASKET – Révélation sur son limogeage : Adidas charge Me Babacar Ndiaye
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Abdourahmane Ndiaye «Adidas» a enfin brisé le silence hier en conférence de presse. Le désormais ex-coach des Lions du basket revient sur les conditions de son limogeage en faisant des révélations renversantes.
CHOIX DE COACHER LES LIONS : «C’est moi qui ai proposé au président de venir entraîner l’Equipe nationale»
«C’est moi qui ai proposé à Me Babacar Ndiaye, au moment de revenir vivre au Sénégal, mes services pour prendre l’Equipe nationale masculine. Quand je suis arrivé, je suis allé voir Me Ndiaye pour lui dire que je suis rentré. Et là, j’avais pourtant des propositions en France. Je pense que nous sommes tous des patriotes. A travers nos comportements, nos attitudes, il y a des valeurs qu’on doit véhiculer dans le domaine du sport pour que les gens puissent, dans leur quotidien, se reconnaître à travers cela. Dans la vie, il y a des gens sincères, des gens hypocrites, artificiels. Je n’ai jamais triché. Ce que je suis est plus important que ce que je représente. Je ne suis pas et ne serai jamais dans les tiraillements. J’ai un palmarès qui voue le respect. Quand je suis venu ici, lors du tournoi de la Zone 2, le Sénégal a pris 40 points au Mali, battu par la Guinée. J’étais dans les tribunes au retour, je vois Stéphane Dumas, assistant de Porfirio, coacher notre Equipe nationale. Tous les techniciens sénégalais étaient dans les gradins. Lui, Dumas, sait qui je suis. Et j’avais de la peine. Je ne vais pas le dénigrer, mais je savais qu’il n’avait pas le niveau pour coacher notre Equipe nationale. C’est à partir de là que j’ai pris la décision de revenir aider mon pays.»
LE CONTRAT : «On m’a fait poireauter pendant 8 mois»
«Me Ndiaye m’a proposé l’Equipe nationale de novembre 2017 à février 2019. Tout travail mérite salaire, mais je lui ai dit que je n’allais pas discuter de salaire. Je suis allé jusqu’à dire au ministre des Sports que je suis prêt à travailler pour un franc symbolique pour le Sénégal. Alors, il me propose 18 millions Cfa pendant la phase des éliminatoires et me les paiera en trois phases. On a commencé et j’ai été payé deux fois 6 millions Cfa. C’est un bilan positif avec 10 matchs gagnés sur 12. Il n’y a que le Nigeria et la Tunisie qui ont fait pareil. Le monde entier a reconnu notre évolution. Et tous les Sénégalais étaient contents du parcours. Et quand on est rentré, personne ne nous a accueillis. Au contraire, on a banalisé notre victoire. J’ai été personnellement zappé lors des remerciements. Après, dans la presse, on a parlé de fin de contrat et d’évaluation pour une éventuelle reconduction ou non de mon contrat. Ce contrat, j’ai couru après pendant plusieurs mois où je n’ai pas été payé. On m’a fait poireauter pendant 8 mois».
RELATIONS AVEC LE PRESIDENT : «Me Ndiaye est resté 5 mois sans me parler»
C’est quand il y a eu ma fameuse sortie contre les conditions de regroupement (en septembre 2018, suivie d’un clash avec le ministre des Sports) que les relations ont commencé à se détériorer. Après, personne ne m’a plus entendu. Après cette sortie, j’en ai entendu de toutes les couleurs. J’ai travaillé de novembre 2017 à février 2019 sans contrat. Et depuis cette sortie, je n’ai plus eu de contact avec le président, Me Ndiaye, qui est resté 5 mois sans me parler. Quand on est allé au Nigeria, il ne me parlait pas. La même chose à Abidjan au point que les assistants ont interpellé Maguette Diop (Dtn) sur la démarche du président. Pendant 18 mois, je n’ai pas eu de contrat et je n’ai pas touché d’indemnités durant 8 mois, mais je n’ai rien dit. Pourtant, j’étais tout le temps en contact avec les joueurs. J’ai voulu aller en mission de prospection, le président a refusé.»
LES CONDITIONS DE SON LIMOGEAGE
«Depuis longtemps, ils étaient dans une logique de séparation»
«Depuis longtemps, ils étaient dans une logique de séparation. Et quand la presse a commencé à parler de mon dossier qui traînait, c’est devenu compliqué. Et à chaque fois que j’ai demandé le contrat, on me disait qu’il était dans le bureau du ministre. On ne m’a rien proposé de février à juillet. Sinon, au mois de mai, il y avait une volonté de retravailler ensemble. Et c’est finalement lundi dernier qu’on m’a proposé un contrat d’une durée de deux ans et trois mois, à compter de sa signature. D’abord, ce qui m’a fait rire, c’est qu’ils ont confondu mon contrat avec celui de Cheikh Sarr en parlant dans les termes d’Equipe nationale féminine. Pour les aspects financiers, c’était au total 15 millions Cfa. D’abord, 10 millions et 5 millions sous forme de piges. Nous n’étions pas tombés d’accord sur la manière de payer les piges. Mais ce qui m’a vraiment dérangé, c’est là où est mentionné que «l’entraîneur s’abstiendra de faire des déclarations publiques dans la presse qui pourraient ternir l’image de l’Etat du Sénégal, de la Fédération et de tout autre entité en charge de la gestion du basketball au Sénégal». Ah là, j’ai tiqué quand j’ai lu cela. Parce que moi j’ai une notion très profonde du patriotisme. J’ai œuvré pour que le Sénégalais soit reconnu partout où je suis allé. J’ai rappelé au ministre, devant son directeur de Cabinet, que je suis un fils du Sénégal. Au final, j’ai demandé au président qu’on revoie certains termes du contrat et qu’on y ajoute un programme de supervision. Il me dit qu’on était dans l’urgence pour un contrat que j’ai reçu que ce lundi. Le lendemain mardi, je propose, en attendant les observations de mon avocat, de publier la liste des présélectionnés après en avoir parlé avec le Dtn et les joueurs concernés. Le lendemain mercredi au matin, c’est ma femme qui m’apprend mon limogeage. Et que c’est Tapha Gaye qui me remplace. Et là, je rappelle qu’une fois on m’avait proposé de le remplacer chez les filles, j’ai refusé…»
SON AVENIR : «Je reste à la disposition du basket sénégalais»
«Je suis un patriote et je reste à la disposition du Sénégal, prêt à servir son basket, partout et dans toutes les régions.»