Après 5 mois d’absence, le gouvernement revient à l’Assemblée nationale cet après-midi pour répondre aux questions d’actualité. Sur les 14 questions, l’affaire Khalifa Sall y trouvera sa place sans doute.

Dans l’affaire Khalifa Sall, Macky Sall ne veut pas céder les médias au camp du maire de Dakar. Le gouvernement revient à l’Assemblée nationale pour la séance des «questions d’actualité». Le timing ne relève en rien du hasard. Au contraire, il est bien calculé. Dans l’énigmatique dossier de la caisse d’avance de la mairie de Dakar, la victimisation de Khalifa Sall, nouveau cheval de bataille de l’opposition semble prendre le dessus sur les arguments des responsables de l’Apr. D’ailleurs, dans cette lutte, Khalifa Sall a reçu le soutien involontaire du ministre d’Etat Mbaye Ndiaye, qui a mouillé le président de la République sur la politisation de ce dossier. Pour leur part, les ministres Abdoulaye Diouf Sarr, Seydou Guèye ou Mame Mbaye Niang n’ont, semble-t-il, pas convaincu l’opinion. D’où la nécessité de gagner la bataille devant la représentation nationale.

Absent de l’Hémicycle depuis le 27 octobre
Pour montrer que cette affaire tient à cœur le régime de Macky Sall, il faut relever que le Premier ministre et son équipe n’ont plus posé le pied à l’Hémicycle depuis le 27 octobre 2016, soit près de 5 mois. Pour une séance qui devrait se tenir mensuellement. Il s’agira de laver à grandes eaux le Président Macky Sall au nom de la reddition des comptes et d’enfoncer le maire de Dakar. Surtout que les 14 questions ont été préparées à l’avance. Une sorte de dictée, diront les élus de l’opposition qui ne manqueront pas d’interpeller le gouvernement sur les autres rapports épinglant des responsables du régime. Surtout que Barthélémy Dias et certains thuriféraires de Taxawu Dakar multiplient les sorties dans les médias pour charger le régime. Le pouvoir le sait, de l’affaire Khalifa Sall dépendent en grande partie beaucoup d’enjeux aux Législatives de 2017. Disposant des règles du jeu en tant que président de la République, Macky Sall ne voudra pas faire de Khalifa Sall un martyr. Au contraire, son idée est de faire passer l’édile de la capitale pour un ennemi de la transparence.
Le président de l’Apr, d’après le journal L’As, aurait raillé Khalifa Sall sur le projet du lait à l’école.  «Si toutes les sommes annoncées par le maire dans le cadre du projet «Lait à l’école» ont été utilisées pour acheter du lait, sans doute tous les enfants de la ville auraient bu jusqu’à chopper la diarrhée. Car c’est plus d’un milliard de francs Cfa  Et pourtant l’Ige n’a même pas touché cette affaire», aurait-il dit. «Ce que Macky  Sall comme homme politique a dit, n’est pas la vérité», a répliqué Barthélémy Dias dans Face2face de la Tfm.
            
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