Les cadres sénégalais d’entreprise sont très bien intégrés au Mali. A Bamako, ils ont fini par se faire une belle réputation dans divers secteurs de l’économie malienne, notamment les bâtiments où l’expertise sénégalaise ne fait plus aucun doute.

L’expertise sénégalaise ne fait plus aucun doute au Mali. Surtout dans la capitale où les Sénégalais ont fini par se faire une belle réputation dans divers secteurs de l’économie malienne. A preuve, la société Pro plus, gérée par un certain Khalifa Abdoul Aziz Niang, excelle dans le secteur du bâtiment. Sollicitée par la Fédération internationale de basketball (Fiba) pour les besoins de l’Afrobasket féminin à Bamako qui s’est achevée il y a plus d’une semaine, la société a contribué à sa façon à la fête du basket africain. «Nous avons commencé par le nettoyage des vitres extérieures. Ensuite, on a été sollicité pour la pose de rideaux, des stores comme on les appelle. C’est pour éviter, par exemple, que la lumière ne rentre dans la salle», informe M. Niang, trouvé en pleine séance de travail avec ses employés, au Palais des sports de Bamako. La société adjudicataire de ce marché, selon son gérant, explore plusieurs domaines d’activités, notamment le «montage de rideaux, le nettoyage des façades, de l’extérieur, de l’étanchéité des bâtiments à hauteur».
Présent au Mali depuis 2010 en tant qu’employé affecté, M. Niang a pu opérer dans plusieurs pays d’Afrique. Il est intervenu pendant deux ans au Tchad et pendant trois ans au Togo. C’est fort de cette expérience de plus de dix ans qu’il a finalement décidé d’ouvrir sa propre entreprise il y a deux ans. «Les bâtiments sont maintenant de grande hauteur, de 8, 10, voire 12 étages, nécessitant des interventions à l’extérieur. Nous utilisons des techniques innovantes comme le cordage, très répandu en Europe, aux Etats-Unis. La tour de Burj Khalifa à Dubaï se fait avec le système que nous utilisons ici. Elle est nettoyée tous les quatre mois par le système de cordage. Elle fait plus de 600 mètres de haut», souligne-t-il.

Ouvrir une succursale au Sénégal
En partenariat avec les services publics et privés, M. Niang et son équipe, composée d’une dizaine de nationalités dont des Sénégalais, ont pu intervenir au sein de «l’immeuble Air France, à Bamako, Armtp (Autorité de régulation malienne des télécommunications et postes) et d’autres bâtiments, lors du sommet Afrique-France. «Nos équipes ont des techniques leur permettant d’intervenir pour des travaux de hauteur, nettoyer, refaire la peinture, mettre de l’étanchéité», informe M. Niang
Avec une belle réputation au Mali, la société Pro plus ambitionne d’ouvrir une succursale au Sénégal «pour saisir les opportunités d’affaires du pays». Le directeur gérant de Pro plus informe : «Je suis déjà allé au Sénégal pour une mission de prospection. Dakar présente beaucoup plus d’opportunités que le Mali, parce qu’il y a beaucoup plus d’immeubles. Le potentiel est énorme. On verra ce que vont donner les contacts noués sur place.» Il entend prendre langue avec les responsables du Monument de la Renaissance, de l’Agence de gestion du Patrimoine bâti, entre autres.
En attendant de nouer de partenariats dans la sous-région, le gérant de Pro plus espère faire mieux connaître le métier à la jeune génération africaine à travers la création d’écoles au Sénégal d’abord et au Mali ensuite.
wdiallo@lequotidien.sn