Si la mouvance présidentielle à Thiès a tourné la page des ego et resserré les rangs pour une reconquête de la Ville de Thiès, l’unité de la Coalition Yewwi askan wi, qui avait remporté la bataille des Locales, en a pris un coup avec la démission de Serigne Mansour Sy Djamil et son appel à un vote-sanction et les mésaventures de Dr Babacar Diop, après la publication des listes des investitures.Par Ndèye F. NIANG – Correspondante

– 8 coalitions de partis se disputent les voix de plus de 350 mille électeurs dans le département de Thiès aux élections législatives du 31 juillet prochain. Théoriquement, Bby est partie pour remporter les prochaines Législatives dans le département de Thiès, si l’on considère que 11 sur 15 collectivités locales sont dirigées par des maires membres de cette coalition présidentielle. Mieux, s’il y a une leçon bien apprise et bien comprise au sein de la Coalition Bby dans la Cité du rail, c’est bien celle des dernières élections locales. Des joutes au terme desquelles elle a subi un cinglant revers face à un adversaire, une force émergente, la Coalition Yewwi askan wi (Yaw) qui, forte de l’apport considérable des électeurs qui avaient décidé de sanctionner Bby, a surgi de l’ombre pour simplement rafler la mise. Aujourd’hui, avec la campagne des Législatives, c’est comme si, subitement, les différents leaders de ladite coalition ont convenu de taire toutes leurs différences, pour ensemble rectifier le tir afin de redorer leur blason. Le Mbourok Sow est-il, à la faveur des Législatives, devenu, comme par enchantement, comestible voire même savoureux au regard des échanges de civilités et la coordination dans les actions ?
Le cyber campus, fief du parti Rewmi, est, de nos jours, devenu comme le Quartier général de la Coalition Bby. Tous les leaders des différentes composantes de Benno convergent, de jour comme de nuit, et prennent langue constamment avec le rewmiste en chef, Idrissa Seck. Même la tête de pont du mouvement And sigguil Thiès qui, pendant les Locales, avait choisi la rébellion pour voguer à contre-courant des directives de la Conférence des leaders de la mouvance présidentielle, semble avoir dilué son thé pour comprendre enfin, qu’en politique, le temps des échappées solitaires est désormais complètement révolu. Aussi, est-il, avec son mouvement, revenu au bercail pour se conformer en toute intelligence aux dispositions en vigueur dans ladite mouvance présidentielle. Que dire de la Coalition Yewwi Askan wi qui, lors des élections locales, avait signé la défaite de la Coalition Bby et mis fin au règne hégémonique, depuis 2003, du parti Rewmi et de son leader ? Elle avait gagné l’ensemble des trois communes, Nord, Est et Ouest, et la Ville de Thiès. Mais l’unité de cette coalition a été d’une courte durée. Le maire de la Ville de Thiès, Dr Babacar Diop, ne cache pas ses bisbilles avec la coalition qui l’a porté à la tête de la mairie Ville de Thiès, après les investitures, et est même mis en quarantaine au sein de cette grande coalition de l’opposition. Et donc si la coalition présidentielle semble partie pour l’emporter haut la main dans le département de Thiès, par contre, des risques d’un vote-sanction de la part des mécontents de la coalition Yaw planent. Surtout que Serigne Mansour Sy Djamil compte barrer la route à ses désormais anciens alliés. Il a invité ses militants, ses électeurs et tous les citoyens épris de transparence et de démocratie à en faire autant, à ne pas voter Yaw. Pour bon nombre d’observateurs de la scène politique, cet appel du guide religieux et leader de Bës du ñakk va trouver écho chez ses partisans, qui ont vivement dénoncé la manière dont les investitures ont été faites. Aussi se sont-ils demandé si l’attaque du véhicule de la première institution de la Ville de Thiès par la garde rapprochée de Sonko, au cours de la tournée de campagne du leader de Pastef à Thiès, était-elle digérée par des Thiessois ? Cela pousse à se demander si Thiès, la ville rebelle, qui avait craché, lors des Locales, sur les «retrouvailles contre-nature» entre le Président Macky Sall et l’ancien Premier ministre Idrissa Seck, va finalement digérer l’Alliance «Mbourok Soow». Réponse le 31 juillet.
nfniang@lequotidien.sn