BCEAO Comité de politique monétaire : Les taux directeurs restent inchangés

Après avoir examiné les évolutions de la conjoncture nationale, le Comité de politique monétaire de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao), qui a tenu le 3 mars dernier, sa première réunion ordinaire de 2021 par visioconférence, a «décidé de maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3%».
Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a tenu mercredi dernier, sa première réunion ordinaire de l’année 2021, par visioconférence. A l’issue de cette rencontre, le Cpm a décidé de «maintenir inchangés le taux d’intérêt minimum de soumission aux opérations d’appels d’offres d’injection de liquidité à 2% et le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 4%, niveaux en vigueur depuis le 24 juin 2020. Le coefficient de réserves obligatoires applicable aux banques de l’Union demeure inchangé à 3%».Cela, sur la base de l’analyse de plusieurs facteurs qui ont marqué la conjoncture économique interne au cours de cette période sous revue. Au sein de l’Union, le président du Cmp, Tiémoko Meyliet Koné, et ses collègues ont relevé entre autres, une «reprise de l’activité économique dans l’Uemoa, qui s’est accélérée au quatrième trimestre 2020, avec une hausse de 1,3% du Pib par rapport à la même période de l’année précédente, après 0,6% un trimestre plus tôt». Ce regain de vigueur à en croire le Cpm, «reflète l’accélération du rythme de progression de la valeur ajoutée dans l’ensemble des secteurs d’activité, consécutive à la reprise progressive de la demande intérieure. Pour l’ensemble de l’année 2020, les dernières estimations situent le taux de croissance économique de l’Union à 0,9% contre 5,7% en 2019. Les pays de l’Union escomptent une reprise en 2021, avec un taux de croissance attendu à 5,8%, sous l’effet du maintien des mesures de relance budgétaire et de soutien monétaire».
S’agissant de l’exécution budgétaire dans les Etats membres de l’Union au cours de l’année 2020, le Comité de politique fait état d’un «creusement du déficit par rapport à l’année précédente». Cette augmentation des déficits budgétaires est imputable, d’après l’instance chargée de la politique monétaire au sein de l’Umoa, «d’une part, aux effets négatifs de la pandémie du Covid-19 sur les recettes et, d’autre part, aux dépenses engagées dans le cadre des plans de riposte et de relance mis en œuvre par les Etats. Ainsi, le déficit budgétaire, base engagements dons compris, rapporté au Pib, a plus que doublé passant de 2,4% en 2019 à 5,7% en 2020».
Sur le marché monétaire, souligne le Cpm, «les conditions financières demeurent favorables, en relation avec l’orientation accommodante de la politique monétaire de la Banque Centrale. Ainsi, le coût moyen des ressources offertes par la Banque Centrale sur le guichet à une semaine est resté stable à 2% comme au troisième trimestre 2020, contre 3,38% un an plus tôt. Sur le compartiment à une semaine du marché interbancaire, le taux d’intérêt moyen pondéré s’est établi à 2,62% contre 2,73% au trimestre précédent. Un an plus tôt, il s’élevait à 4,36%. Sur le marché des titres publics, les conditions de financement des Etats membres ont continué de s’améliorer. Le taux d’intérêt moyen pondéré des bons du Trésor est ressorti à 3,28% en 2020 contre 5,36% un an plus tôt».
Quid de la masse monétaire ? Le Gouverneur Koné et ses collaborateurs renseignent qu’elle «a connu une accélération sur le dernier trimestre 2020, avec une croissance, en rythme annuel, de 16,4% à fin décembre 2020 contre 15,5% à fin septembre. Cette consolidation a été imprimée par la hausse des crédits bancaires aux Etats et au secteur privé ainsi que par le renforcement des actifs extérieurs nets. Les réserves de change de l’Union se sont confortées, assurant la couverture de 6,3 mois d’importations de biens et services à fin janvier 2021, contre 5,9 mois à fin décembre 2020 et 5,6 mois à fin septembre 2020».
Les prix à la consommation ont été également examinés par le Cpm. Et de relever ainsi «une légère décélération sur le quatrième trimestre 2020, le taux d’inflation ressortant à 2,7% contre 2,9% un trimestre plus tôt. La baisse du rythme de progression des prix est attribuable essentiellement à l’amélioration de l’offre de céréales, de légumes ainsi que de tubercules et plantains. Le taux d’inflation sous-jacente s’est, pour sa part, accru, ressortant à 1,8%, après une progression de 1,6% un trimestre plus tôt. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation s’est situé à 2,1%, après -0,7% en 2019». Le Comité annonce qu’à l’horizon de huit trimestres, soit à fin décembre 2022, les prévisions établissent le taux d’inflation à 1,8%, toujours dans la zone cible (entre 1% et 3%) définie pour la politique monétaire dans l’Union».
Dans les mois à venir, la Bceao promet de continuer «à mettre en œuvre une politique monétaire assurant la stabilité des prix, tout en soutenant le retour à une croissance forte».