Le principal taux directeur auquel la Banque centrale prête ses ressources aux banques commerciales à 3, 50%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5, 50%, niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023, restent maintenus.Par Dialigué FAYE –

Le Comité de politique monétaire (Cpm) de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) a décidé, à l’issue de sa réunion tenue hier, de maintenir le principal taux directeur auquel la Banque Centrale prête ses ressources aux banques à 3, 50%, ainsi que le taux d’intérêt sur le guichet de prêt marginal à 5, 50%, niveaux en vigueur depuis le 16 décembre 2023. Cette décision résulte de plusieurs facteurs externes et internes dans l’analyse de l’évolution de la conjoncture économique. Concernant les facteurs externes, le Gouverneur de l’institut d’émission de l’Union souligne le fait que l’inflation mondiale, même si elle a baissé, reste encore au-dessus des objectifs des banques centrales. «Cette situation explique que les taux directeurs des banques centrales n’ont pas baissé jusqu’à présent. Peut-être que ça va baisser au deuxième semestre 2024.

Le deuxième facteur qui a été pris en compte, c’est le fait qu’il y a une amélioration des prix internationaux des principales matières premières que nous exportons, notamment l’or, le cacao, le coton, le caoutchouc. En même temps, les prix des produits que nous importons, à savoir les produits énergétiques et alimentaires, sont à la baisse. La croissance mondiale reste aussi soutenue, au-dessus de 3%», a expliqué hier Jean-Claude Kassi Brou, par ailleurs président du Cpm.

Au niveau de la politique monétaire, l’objectif premier qui est l’inflation, c’est-à-dire maintenir la stabilité des prix, est dans une tendance baissière. «L’inflation s’est située à 2, 8% au premier trimestre 2024, se maintenant dans la fourchette cible [1%-3%]. L’inflation sous-jacente a, pour sa part, baissé pour se situer à 2%. Mais, il y a quand même une certaine préoccupation, parce qu’au mois d’avril, l’inflation a augmenté en passant à 3, 7%. Mais on reste vigilants», promet le président du Cpm.

Au niveau des comptes extérieurs, le comité relève une situation favorable. «Nous avons bénéficié de l’évolution favorable des termes de l’échange, particulièrement de la baisse des cours des produits énergétiques importés et de la hausse des prix de nos principales matières premières exportées. Par ailleurs, les mobilisations importantes de ressources extérieures effectuées par certains Etats (Bénin et Côte d’Ivoire) au premier trimestre de l’année 2024 ont conforté nos comptes extérieurs», s’est réjoui le Gouverneur. Avant de signaler aussi les efforts que les Etats sont en train de consentir pour diminuer le déficit budgétaire.

Au sein de l’Uemoa, l’activité économique est «demeurée dynamique au premier trimestre 2024, avec une croissance de 5, 1%. La bonne tenue de l’activité dans l’ensemble des secteurs laisse augurer, pour l’année 2024, une croissance robuste projetée à 6, 1%, après 5, 3% en 2023».

Au cours des prochains mois, le Comité de politique monétaire analysera l’évolution de l’inflation, ainsi que celle de la situation économique, financière et monétaire, et prendra, si nécessaire, les mesures idoines pour assurer la stabilité monétaire de la zone.
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